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Écologie

Avec le doggybag, refusez le gaspillage alimentaire !

Le doggy bag, une alternative au gaspillage

Chaque année dans le monde, environ 1,3 milliards de tonnes de nourriture sont gaspillées, dont 90 millions par an seulement à l’échelle de l’Union Européenne. En France, cela représente pas moins de 20 kg par personne et par an.

Cause la plus répandue au sein des foyers : la confusion entre les mentions « à consommer de préférence avant  le… » et « à consommer jusqu’au… » apposée sur les produits, qui toucherait 50% des consommateurs (selon une étude de la Commission Européenne).

Dans le domaine de la restauration, le gaspillage alimentaire concerne toutes les préparations et plats cuisinés non-consommés par les clients et qui partent directement à la poubelle. Au-delà du triste paradoxe que cela engendre au regard des 6 millions de décès causés chaque année dans le monde par la malnutrition, le gaspillage alimentaire a également un impact environnemental souvent négligé. Il constitue une véritable atteinte aux ressources naturelles à travers l’utilisation inutile de l’eau et des terres pour produire des denrées qui ne seront finalement jamais consommées, sans oublier le rejet important de gaz à effet de serre.

Puisque 2014 est l’année de la lutte contre le gaspillage alimentaire dans l’UE, nous avons décidé de vous parler d’une pratique qui existe depuis de nombreuses années dans certains pays, notamment aux Etats-Unis, mais qui est encore (trop) peu répandue en France. Elle consiste pour les restaurateurs à proposer des solutions à leurs clients pour qu’ils puissent emporter les restes de leur repas. Le doggy bag, littéralement « sac pour chien » (à l’origine, la pratique visait davantage à régaler nos fidèles compagnons à quatre pattes), est né il y a plusieurs décennies dans les pays anglo-saxons, où la vente à emporter est beaucoup plus développée et les restaurateurs et consommateurs plus habitués au concept de food box. Ainsi, outre-manche comme de l’autre côté de l’Atlantique, il est tout-à-fait normal et répandu de repartir avec un sac en papier ou une boîte contenant les restes du repas, et souvent, cela se fait à l’initiative-même du restaurateur.

Et en France, où en est-on avec le doggy bag ?

En France en revanche, la pratique éprouve quelques difficultés à s’imposer, tant du côté des restaurateurs (qui considèrent cette pratique dégradante pour leur cuisine) que des consommateurs (intéressés mais souvent trop gênés ou timides pour oser en faire la demande). Dans une société où le gaspillage alimentaire en lieu collectif bouscule finalement moins les habitudes qu’une demande jugée parfois incongrue ou déplacée, il semble très compliqué pour beaucoup de franchir le pas.

Pourtant, si la proposition vient du restaurateur, elle permet au client de ne pas éprouver de gêne à réclamer les restes d’un plat pour lequel il a payé. Elle peut être aussi mise en avant comme une marque de valeur pour la cuisine élaborée par les Chefs et cuisiniers, à l’image du slogan né de l’imagination de Laurent Calvayrade : « Trop bon pour gaspiller » (Too good to waste). Cet entrepreneur français a en effet souhaité démocratiser le concept de boîte à emporter dans le domaine de la restauration : son projet s’inscrit dans une démarche écologique, économique et solidaire visant à inciter les restaurateurs à valoriser les restes des repas servis chaque jour, en leur permettant d’afficher leur démarche en vitrine grâce à un logo. Pour développer son idée, il a lancé récemment une campagne de crowdfunding (levée de fonds) sur le site Kisskissbankbank.

Pour l’heure, on constate qu’en France le doggy bag est un concept pratiqué davantage (et de manière très naturelle) par les établissements proposant une cuisine italienne, espagnole ou encore asiatique. Les enseignes s’inscrivant dans une tradition culinaire typiquement française (brasseries et grands restaurants) sont en effet encore très frileuses face au développement de cette pratique. Divergence de cultures ?

Du gaspillage à la prise de conscience économique et environnementale, il n’y a pourtant qu’un obstacle que les restaurateurs peuvent franchir en proposant spontanément et systématiquement des doggy bag à leurs clients, pourquoi pas en attribuant au concept un nom davantage valorisant et incitatif en langue française. Quant aux clients, ils peuvent surmonter leur gêne en faisant découvrir cette pratique autour d’eux (proches, amis et restaurateurs bien sûr), et en n’étant plus seul à oser cette démarche.

Quel que soit l’angle à partir duquel vous abordez le doggy bag, sa popularité est donc entre vos mains !

(images : foodgee&love et drinkstuff | Article écrit pour Tableonline et publié en 2014 sur l’ancienne version de leur blog)

A propos

Hello et bienvenue ! Photographe spécialisée dans le mariage et la famille (@poesieboheme), je suis aussi blogueuse sur les thématiques du voyage et du slow living. J'aime révéler la poésie du quotidien à travers mes photos et savourer les moments simples. Après quinze ans de pérégrinations dont un peu plus de 5 à l'étranger, j'ai fini par poser mes valises à Montpellier.

4 Commentaires

  • Marie Chatard
    11 mai 2017 at 19 h 11 min

    J’aime beaucoup ton blog, aux articles très divers, et aux catégories éclectiques !

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    • parenthesecitron
      11 mai 2017 at 19 h 26 min

      Merci beaucoup, ça me fait très plaisir ! 🙂

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  • Marie Chatard
    11 mai 2017 at 19 h 12 min

    Au canada, hélas, la plupart des doggybags ne sont pas dans des contenant recyclables !
    Je crois, que les emballages de plastiques reviennent moins cher :/

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    • parenthesecitron
      11 mai 2017 at 19 h 26 min

      Du coup, d’un point de vue écologique c’est vrai que ça perd un peu de son intérêt, c’est dommage…

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