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Expatriation

Expatriation #2 : mes réponses à vos questions

Après un premier article sur les inconvénients et les avantages de l’expatriation (selon moi), j’ai choisi d’aborder plus en détail mes deux expériences en Espagne et aux USA à travers mes réponses à vos questions posées sur Instagram (via mes stories). Je n’avais pas prévu d’en faire un article à part, mais vu la longueur du précédent, c’était plus raisonnable.

Pourquoi Boston/les USA ?

Je suis partie à Boston pour accompagner mon mari qui y avait une opportunité professionnelle pour sa carrière de chercheur, comme je l’évoquais plus haut. J’étais donc sous le fameux visa J2, et lui, J1. Partir aux USA, ce n’était à la base un rêve ni pour lui ni pour moi. Contrairement à certains, on ne se voyait pas habiter là-bas depuis des années (au contraire, même) : ça s’est fait car certaines chouettes opportunités ne se refusent pas. Au final, c’était très bien comme ça, on n’avait pas d’attentes particulières donc on a pris la vie comme elle venait.

Quelles villes as-tu habité aux USA et laquelle as-tu préférée ?

Aux USA, je n’ai habité qu’à Boston, mais j’ai eu l’occasion de visiter d’autres grandes villes comme New-York et Washington (et j’aurais dû aussi visiter Chicago mais le covid-19 en a décidé autrement). Par rapport à ces visites, Boston est vraiment l’endroit qui nous aurait le mieux convenu donc on a de la chance, car c’est une grande ville mais qui sait se faire petite (à part sans doute pour son attrait culturel, je me serais personnellement moins plu à New-York -c’est moins vrai pour Romain).

Pour extrapoler la question à l’Espagne, je n’ai vécu qu’à San Sebastián mais en matière de grandes villes, j’ai visité Barcelone (2 fois dont une avant d’être expat), Madrid (2 fois aussi) et Valencia. Je pense encore une fois que l’on vivait dans une ville idéale, mais Valencia n’est pas loin derrière (j’avoue que si on devait revivre en Espagne en ayant le choix de la ville, malgré la chaleur qu’il peut y faire en été, cette ville me tenterait bien !).

Boston

Quels étaient les aspects positifs et négatifs de ta vie à Boston ?

Ce que j’ai adoré à Boston ?

  • les espaces verts et la manière dont la ville fait la part belle à la nature (les rues sont très vertes, beaucoup d’arbres et de jardinets partout), d’immenses parcs pour se balader…
  • la beauté de chaque saison, même si elles sont loin d’être équitables en termes de durée (car on a davantage 4 mois d’été, 1 mois d’automne, 6 mois d’hiver et 1 mois de printemps que 4 saisons de 4 mois)
  • la possibilité de découvrir la région magnifique qu’est la Nouvelle-Angleterre (le Maine, le Connecticut, le New-Hampshire, le Vermont, le Rhode-Island, le reste du Massachusetts…).
  • la ville très animée en haute-saison (marchés locaux/artisanaux/aux puces etc., concerts…)
  • la gentillesse des gens (globalement)
  • la possibilité de faire du bateau et de la planche à voile (pour mon mari surtout) sur la Charles River, et même du canoë (Alexandra, si tu me lis, I know we failed!)
  • la présence d’animaux « sauvages » comme des écureuils, lapins, oies, canards et même dindons en plein centre-ville (dans les parcs, sur les abords de rivière…) : c’est dépaysant et tellement agréable !
Boston
  • la présence de nombreuses friperies et magasins de seconde-main dont j’adorais vraiment faire le tour de temps à autres et qui nous a beaucoup servi (là-bas, à équiper un appart de manière originale et sans y laisser un rein, et aujourd’hui, à ne pas avoir vraiment besoin de faire de shopping tant j’y ai déniché de jolies choses) – j’ai prévu pour bientôt un article avec toutes mes bonnes adresses, d’ailleurs 😉 Comment ne pas citer aussi le nombre incroyable de record stores (je les ai listés ici pour ceux/celles que ça intéresse) !
  • les cafés qui me permettaient de travailler en tant que freelance et les quelques adresses qui méritaient le détour du point de vue « resto » et qui étaient gluten-free friendly.
  • le sentiment de sécurité qui règne dans la ville (quand on ne vit ni à Roxbury ni à Dorchester…) et dans les villes alentours (Cambridge, Somerville) : jamais d’agression, de vol à la tire, de sifflement ou harcèlement de rue, être une femme (blanche, du moins) est assez tranquille…
  • les escapades faciles le week-end à Rockport, Marblehead
Rockport, à un peu plus d’1h de Boston (au nord)

Ce que j’ai moins aimé à Boston (mais qui je pense a davantage trait à la qualité de vie américaine qu’à la ville, où j’ai beaucoup apprécié vivre) :

  • la difficulté pour se faire des amis américains (si l’on ne roule pas sur l’or pour faire des soirées de rencontres toutes les semaines)
  • le bruit lié à la grande ville et à la taille des voitures (les américains aiment les grosses voitures et les pick-up), qu’on n’oublie jamais même dans les parcs et jardins. Je rêve de villes piétonnes, calmes (j’ai retrouvé mon bonheur avec ma parenthèse rétaise depuis) !
  • le coût élevé de la vie, surtout lorsque le salaire n’est pas tout à fait calé sur le niveau de vie local et qu’il doit faire vivre 2 personnes (condition sine qua non pour obtenir le visa pour un couple, le J2 étant dépendant du J1). Transports, alimentation, logement, assurance santé, forfait internet et mobile… : tout coûte très cher ! A titre d’exemple mensuel :  $90 pour un abonnement à la MBTA, la compagnie de transports de Boston (car heureusement, mon mari avait un abonnement gratuit avec le MIT) + $500 de courses (à 90 % bio avec quelques produits gluten-free pour moi) pour 2 + $1,875 de loyer (pour un studio d’à peine 30m² dans Back Bay) + près de $800 d’assurance santé pour 2 + $50 pour internet et $80 de forfait mobile pour 2… On comprend vite que le salaire a intérêt de suivre sinon cela ne laisse de place ni à l’imprévu ni à la possibilité de découvrir les US. Pour le coup nous, on avait très très peu de marge, mais on a réussi à vivre quand même sans nous faire trop de souci (la chance dans tout ça étant que les expats français sous visa J1 sont exemptés 2 ans d’impôts aux USA, même si par notre statut d' »expatriés en provenance de l’Espagne », nous ne sommes remboursés qu’après les avoir payés -et donc nous être pas mal serré la ceinture).
  • autre pénibilité liée au USA et au système d’immigration : devoir attendre plus de 7 mois mon autorisation de travail la première année (je vous assure que c’est TRÈS long, la moyenne étant plutôt 3 à 4 mois) et une fois en poche, la voir se périmer très rapidement puisqu’elle est calée sur la durée du visa (dans notre cas, délivré pour un an : je n’ai donc pu travailler qu’au 4ème trimestre la première année, et le temps de renouveler le visa, refaire une demande et qu’elle soit acceptée, qu’au 2ème semestre de la 2ème année…). Ah, et pour obtenir le précieux sésame, il faut débourser $410 à chaque demande (nice!).
  • l’alimentation : on ne va pas se mentir, les USA ne sont pas réputés pour la qualité de la gastronomie, et ça se ressent donc forcément aussi en Nouvelle-Angleterre. Il y a bien sûr quelques spécialités sympas (le hot apple cider, la pumpkin pie, le lobster roll (pour les non-végés puisqu’il s’agit d’un sandwich au homard…) mais quand on est habitué aux produits qui ont du goût, c’est un peu dur. Je ne parle même pas du prix de l’alcool, du chocolat, des fruits/légumes et du fromage… Rares sont les produits à la fois goûteux et abordables. Je n’évoque pas les restaurants car aux USA un restaurant qui sert des plats de mauvaise qualité mais à bas prix sera tout de même bien noté (pour son rapport qualité-prix !). Un conseil donc, méfiez-vous des applications de notation et faîtes-vous recommander des adresses par d’autres expats, si vous le pouvez.
  • le système de santé, qui est mal fichu et très onéreux (j’en reparle en détail plus bas).
  • la nuit qui tombe à 16h en hiver et 20h en été (et sa corollaire, le soleil qui se lève à 4h du matin l’été : nous avons emménagé dans un tout premier logement qui comportait juste un store cassé -car les logements là-bas ont rarement des volets-, ce n’était pas l’idéal pour surmonter notre décalage horaire).
  • en ce qui concerne l’administratif, il faut sacrément s’accrocher (surtout si vous avez la bonne idée d’y créer votre sole propietorship, comme c’était mon cas d’entrepreneure) : on déclare des taxes fédérales (à l’échelle du pays) et gouvernementales (à l’échelle de l’État) et en tant qu’expat, il m’était impossible de déclarer en ligne. N’ayant pas de budget pour engager un comptable (ce que font certains expats et même locaux), à moi de savoir quels formulaires me concernaient et comment les remplir à la fois pour ma situation personnelle et pour ma situation professionnelle (un vrai casse-tête !). Le pire ? Je devrai remettre ça l’an prochain (pour la partie janvier-avril 2020), youhou ! La déclaration d’impôts en France, à côté, c’est un jeu d’enfant.
  • enfin, un dernier point qui concerne plus spécifiquement Boston : on a trouvé l’offre culturelle assez limitée pour une ville de cette taille (toutes proportions gardées, New York regorge de bien davantage de musées, galeries, centres d’exposition etc.), et TRÈS TRÈS chère. Bien sûr, ça ne nous a pas empêché d’y faire un tour (voire plusieurs), en profitant parfois de portes ouvertes, mais au regard de ce que l’on peut voir dans les musées européens (et au prix payé pour cela), je n’ai pas été hyper emballée.

Pourquoi ne pas avoir fait le choix d’une expatriation plus longue ?

En ce qui concerne l’Espagne et San Sebastián, on serait bien resté davantage (vu le cadre et la qualité de vie, il faut être fou pour en partir !), mais c’était nécessaire pour Romain de trouver un autre post-doctorat : l’opportunité qui se présentait à Boston nous a donc fait quitter cette ville que pourtant on adorait.

Quant à notre départ de Boston, il s’agit d’une fin de contrat (qui a été compliquée par pas mal de facteurs tout à fait indépendants de sa volonté), donc le choix ne nous a pas été forcément laissé. Nous ne sommes pas pour autant déçus de rentrer, au contraire, nous avions envie de retrouver la France et de se poser (on espère, au fil du temps) dans une ville de manière fixe.

San Sebastián

Pour la sécurité sociale (frais de santé), comment ça se passe ?

Aux USA ? Mal. Cela n’a rien à voir avec la France : c’est très cher, et mal pensé. On payait près de $800 par mois pour deux… Ce n’est pas forcément toujours aussi cher pour tous les expats (certains payaient un petit peu moins -mais quand même plusieurs centaines de dollars par mois-), mais nous avons dû nous conformer à l’obligation imposée par le MIT (aka l’entreprise de Rmain) d’opter pour le plan avec frais de rapatriement inclus (ce qui n’est pas incongru non plus, vu le rein qu’il aurait fallu abandonner sans ça s’il avait dû nous arriver quelque chose là-bas).

Et pourtant, à ce tarif exorbitant, certains rendez-vous n’étaient pas pris en charge, pas plus que les médicaments d’ailleurs (on n’a heureusement pas été gravement malade ; j’ai pu soigner le peu que j’ai eu -Romain ayant une santé d’acier- avec des remèdes naturels).

Exemples de cette hérésie sanitaire : j’ai eu un jour un plot de résine qui a décidé de se briser et et ne plus maintenir correctement ma contention dentaire (le truc dont j’ai hérité en haut et en bas après le retrait de mon appareil), occasionnant une gêne/douleur. Comme aucun dentiste ne pouvait évidemment s’en occuper au sein du centre médical MIT (auquel nous étions rattachés), il m’a fallu aller voir un orthodontiste, qui s’est occupé de moi en 15 minutes après m’avoir fait attendre une bonne heure, pour me facturer… $150 ! Aouch. Autre choc, j’ai dû payer ma pilule contraceptive $50 LA PLAQUETTE (car je n’avais pas pu rentrer à temps pour « refaire le plein ») au lieu de 5 € les 3 plaquettes en France (et encore, hors remboursements de la Sécu -moi qui en plus continuait de cotiser en France…). Ce n’est pas non plus le pays où tester une solution alternative comme un stérilet, car en cas de problème (douleur, repositionnement nécessaire etc.), si l’assurance ne couvre pas LE petit truc dont vous avez besoin, cela peut vite devenir un gouffre financier… Je n’ai eu heureusement que ces expériences hors parcours de soin et la seule fois où j’ai eu besoin de consulter (rendez-vous médical avec analyses de sang pour chute de fer inquiétante), j’ai été couverte à 100 % par l’assurance, mais je n’ose imaginer quand cela sort du cadre. Les Américains ont parfois des dettes astronomiques à rembourser aux hôpitaux (plusieurs dizaines de milliers de dollars…), et croulent sous les crédits de ce genre.

En Espagne, c’est différent et à la fois plus simple et moins onéreux qu’aux USA (mais plus cher qu’en France). On avait le choix entre le système public, c’est-à-dire passer sa journée à attendre une disponibilité car il est impossible de prendre un rendez-vous à distance ni d’avoir un médecin identique d’une fois à l’autre, ou bien payer une assurance privée nous assurant un rendez-vous et un suivi avec un médecin particulier, dans un centre agréé par l’assurance (qui joue à la fois le rôle de Sécu et de mutuelle). La première année, on n’a fait aucune démarche, puis à partir de la seconde (je ne me souviens plus exactement quand a eu lieu le déclic), on a choisi IMQ. Cela nous coûtait environ 80€ par mois pour deux (mais ayant eu des soucis aux pieds nécessitant plusieurs rendez-vous et de passer une IRM, je n’ai pas regretté ce choix). Par contre, les médicaments (et dans mon cas, mes semelles orthopédiques) restent à la charge du patient même avec une assurance.

Pour résumer, ne râlez jamais contre la Sécu française, je vous assure que c’est un fuc*ing luxe qu’on nous envie beaucoup ! 😉

Boston

Est-il plus simple d’être auto-entrepreneur à l’étranger plutôt qu’en France ?

C’est franchement plus facile en France : le statut d’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur plus exactement maintenant) est facile à mettre en place et à gérer, que ce soit d’un point de vue comptabilité et obligations (et pour les professions libérales, j’ai même espoir que le basculement du RSI au bénéfice de la CPAM soit bénéfique, car c’était LE gros point noir).

Aux Etats-Unis, ce n’est pas forcément compliqué à créer, il suffit de se lancer. Si on veut utiliser un nom d’entreprise différent de son prénom + nom, il faut un DBA ( »doing business as »), c’est une déclaration qui se fait en mairie pour environ $60. Pour les taxes, c’est l’horreur absolue, j’ai beau y avoir mis le nez à l’époque et plus récemment pour les impôts, je serais bien en peine de vous certifier avoir VRAIMENT tout compris. Ce qu’il faut retenir, c’est qu’il faut reverser les taxes fédérales au pays et les taxes gouvernementales à l’État (comme pour les impôts), et que ce dernier facture aussi la use tax et la sales tax. Il faut payer des taxes trimestrielles (les quaterly taxes) sur la base d’une estimation que l’on fait si on pense dépasser un certain montant de taxes à reverser. Normalement pas quand on se lance on doit pouvoir éviter ce système mais comme je n’en étais pas sûre, je me suis arrangée pour ne pas avoir à en verser et j’ai profité des mois pendant lesquels j’ai pu travailler et du système de déductions des charges (qui n’existe pas en France) pour tout simplement investir (et ainsi être bien équipée à mon retour en France). Si je ne me trompe pas, on est redevable de la self-employment tax seulement si l’on est imposable (ce qui du coup n’était pas mon cas) : ça correspond aux cotisations mensuelles en France, à la différence qu’en France on n’en est (il me semble) jamais exonéré, que l’on soit imposable ou non. Le système des US est donc beaucoup plus complexe, mais se révèle en revanche moins dur pour une petite entreprise : la déduction des charges diverses pour ne prendre en compte que le CA véritable dans le calcul des taxes à payer est un avantage indéniable. En ce qui concerne l’ouverture et la fermeture d’un compte bancaire pro, c’est vraiment facile et rapide (du moins avec Bank of America).

En Espagne, de mémoire, le statut d’autonomo(a) est différent du statut français de micro-entrepreneur et engage à verser des cotisations mensuelles, que l’on enregistre des gains ou non (si quelqu’un peut infirmer/confirmer ça en commentaire ?). J’avais gardé pour ma part mon statut français, ne travaillant qu’avec le milieu entrepreneurial français (à l’époque en Social Media Management). Il est possible en effet de garder le statut français en Europe en travaillant avec des entreprises locales, mais il faut pour cela demander à son centre Urssaf un numéro de TVA pour être identifiable par les entreprises situées à l’étranger et être ainsi en mesure de les facturer (sans pour autant prendre en compte la TVA dans la facturation, puisque le statut ne le permet pas, il suffit juste de bien le spécifier).

conseils vie minimaliste
Notre appart à Boston (voir l’article dédié)

Est-ce que l’installation à l’étranger coûte cher ?

On ne va pas se mentir : si la cible est un pays « occidental » (coût de la vie assez élevé), oui cela coûte cher. Si la cible est un pays où le niveau de vie est moindre, tout va dépendre du prix du billet d’avion. Ensuite, l’installation à l’étranger peut se révéler plus ou moins onéreuse selon que vous emmeniez toute votre vie avec vous (avec des containers via bateau) ou juste le strict minimum pour vous débrouiller ensuite sur place (dans des valises).  Je ne sais pas ce qui est le plus avantageux (seulement ce qui est le plus simple : la seconde option).

Mon expérience perso : on a beaucoup revendu en partant d’Espagne (tous les meubles, les 3/4 de la déco et de nos affaires). On a stocké le reste chez mon beau-père (merci !), avec ce qu’il y avait déjà de notre déménagement de Toulouse vers l’Espagne (à l’époque, on pensait ne partir que pour un an alors on avait fait le vide, déjà, et stocké quelques meubles et affaires auxquelles on tenait -et qui nous importent beaucoup moins maintenant d’ailleurs, ce qui lui a permis de se remeubler après son déménagement et nous a occasionné un nouveau tri récemment). Bilan, on a emménagé à Boston avec seulement deux sacs à dos, deux valises cabines, et deux grandes valises (pour le retour, on avait deux bagages de taille moyenne en plus). Dans notre cas, il a fallu donc compter le prix du billet d’avion et des bagages en soute, puis le rachat des meubles et de l’équipement sur place (qui peut être allégé en choisissant du seconde-main et en se simplifiant la vie).

L’autre possibilité que j’ai évoquée et qu’on n’a donc pas choisie, c’est de se faire expédier ses affaires par colis ou container, mais il me semble que c’est beaucoup plus cher (de plusieurs centaines à milliers d’euros). Avec environ $1000 de réinstallation (hors billets d’avion), je crois qu’on s’en est assez bien sorti (on en a récupéré environ $500 au moment de partir en vendant meubles et objets que l’on ne gardait pas, ce qui était assez inespéré pour un départ en pleine période de covid-19 !).

Connaissais-tu des personnes là où tu emménageais ?

Que ce soit en Espagne ou aux États-Unis, nous ne connaissions personne avant d’emménager (Romain avait dans chaque cas brièvement rencontré ses collègues en amont, mais c’est tout). C’était la même chose que dans chaque ville où l’on a vécu avant (Poitiers, Toulouse, Coly, Clermont-Ferrand, Toulouse), rien de nouveau pour nous et le fait d’être deux à chaque fois aide beaucoup pour les débuts.

On a fait de très belles rencontres dans chacune de nos villes d’expatriation, à l’image des villes françaises que je citais précédemment, mais en plus diversifié peut-être (milieu de la recherche = beaucoup de collègues étrangers qui deviennent des amis) : Basques, Polonais, Espagnols, Chiliens, Colombiens… On était immergé dans une belle mixité quand on était à San Sebastián, c’était très agréable. A Boston, comme je le disais, c’était plus dur pour nous de nouer une véritable relation avec des locaux : le peu de personnes que l’on a rencontrées avaient déjà leur sphère d’amis ou ne renouaient pas spécialement ensuite. On avait vécu juste avant en Espagne dans une sphère sans francophone (malgré les 20 km qui nous séparaient de la frontière), et aussi étrange que cela puisse paraître, ça a été l’exact inverse à Boston. On a discuté bien sûr avec des Américain(e)s à travers plusieurs soirées, mais on ne les revoyait souvent plus par la suite. Comme on avait envie de renouer avec les soirées « 100% en langue française » qui nous avaient parfois manqué en Espagne (où on alternait espagnol et anglais selon à qui on s’adressait), on a cherché dès notre arrivée à rencontrer des personnes parlant notre langue, et c’est resté notre seule sphère (à quelques exceptions près). Ce n’est pas un regret car on est très heureux des amitiés créées (petit coucou si vous me lisez) !

Il faut prendre conscience que c’est MON témoignage et ça ne sera pas comme ça pour tout le monde, mais ceci dit c’est un constat que j’ai pu lire sur d’autres groupes Facebook de Français expatriés aux USA (ce qui me rassure, ça n’est pas forcément de notre faute, juste une différence culturelle qui peut être propre aussi à la région -car les USA c’est immense et ça se passe peut-être différemment à l’ouest ou dans le sud). Je suppose qu’à défaut de sortir énormément dans des bars, after-works etc., ça doit être compliqué de tisser une relation durable avec un(e) bostonien(ne), chose qu’on faisait bien évidemment davantage en Espagne car il faut dire aussi que le budget n’était clairement pas le même.


Voilà, j’espère que ce petit tour de questions vous aura plu. Si vous vous en posez vous d’autres (notamment sur l’Espagne, qui a été moins plébiscitée par les questions reçues sur Insta), n’hésitez pas à les partager en commentaires : je les rajouterai au fur et à mesure avec mes réponses !)

A propos

Hello et bienvenue ! Photographe spécialisée dans le mariage et la famille (@poesieboheme), je suis aussi blogueuse sur les thématiques du voyage et du slow living. J'aime révéler la poésie du quotidien à travers mes photos et savourer les moments simples. Après quinze ans de pérégrinations dont un peu plus de 5 à l'étranger, j'ai fini par poser mes valises à Montpellier.

6 Commentaires

  • Océane
    1 juin 2020 at 13 h 39 min

    Très intéressant cet article !

    Je me posais la question de la vie à 2 avec un salaire de postdoc à Boston (je ne suis pas sûre du montant, j’ai regardé les grilles du NIH, mais est-ce partout pareil aux USA, aucune idée), j’ai maintenant ma petite idée ! J’aimerais bien tenter l’aventure, mais est-ce réalisable à 2, voir même à 3, on ne sait jamais hahaha… C’est vraiment le point qui « m’inquiète » le plus.

    Vous avez quand même pu en profiter sans trop de restrictions pendant votre séjour là-bas ? Je l’espère !

    Dans mon cas, ça ne serait pas pour tout de suite, mais bon, autant bien se préparer !

    J’ai une petite question d’ailleurs, Romain a t’il dû trouver lui-même son financement de postdoc ou bien est-ce le labo de postdoc qui l’avait déjà ? Merci !

    Répondre
    • parenthesecitron
      1 juin 2020 at 14 h 55 min

      Merci beaucoup ! A deux sur un salaire de post-doc, en faisant un brin attention, c’est réalisable (de toute façon si l’ambassade juge que ça ne l’est vraiment pas, dans la mesure où le J1 doit totalement être capable d’assurer pour 2, elle n’acceptera pas le visa…). Par rapport à d’autres postdocs que l’on connaît, en étant deux sur un salaire assez faible pour les US (car rémunération basique, normalement là-bas un postdoc Américain gagne beaucoup plus), on avait assez peu de marge par mois, on a quelques fois empiété sur l’argent viré depuis la France (nécessaire à notre arrivée)… Mais en n’étant pas malade (ou toujours dans le cadre de ce que couvre l’assurance), en ne sortant pas tout le temps (ou en privilégiant des activités gratuites) et en limitant un peu les voyages et les extras, je dirais que ça va. Par contre à 3, il faut vraiment un très bon salaire ou se priver beaucoup. Globalement, on s’en est sorti sans trop de souci (avec quelques avantages, comme l’abonnement de transport de Romain payé par son labo et un abonnement sport pour 2 à un prix très sympa car dans le cadre du MIT). Tout va dépendre de deux choses : si vous touchez un salaire dans les clous par rapport au salaire moyen des US et si le tax treaty s’applique d’office (auquel cas, ce sera plus confortable -nous on a dû payer pour être remboursé ensuite par les impôts). Par contre, je recommande vraiment d’avoir de l’argent de côté en France car il vous faudra en virer une partie aux US avant de toucher le premier salaire, afin de pouvoir accomplir les premières démarches. Il faut savoir aussi que pour un appartement, les sommes à avancer sont astronomiques (souvent un mois de caution + premier loyer + dernier loyer : avec un loyer de plus de $1800, je te laisse faire le calcul) : j’en parle ici. Quant à Romain, pour répondre à ta question, il a effectué ce postdoc sur un sujet déjà financé. N’hésite pas si tu as d’autres questions 🙂

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  • Famille Tout à Dire
    1 juin 2020 at 14 h 06 min

    Je suis venue par curiosité et j’ai beaucoup aimé tes explications et vos expériences.

    Répondre
  • Allezjelis
    8 juin 2020 at 20 h 10 min

    Très heureuse d’être tombée sur ton blog, tes articles sont vraiment de qualité et recherchés ! Je m’abonne du coup et te place dans ma liste feedly pour ne manquer aucun de tes articles 🙂 !

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