Lorsque j’ai su que mon chéri allait en France (en novembre dernier), je lui ai demandé de me rapporter le dernier roman graphique de Catherine Meurisse, Les Grands Espaces, dont j’avais entendu parler sur France Inter. J’ai une grande passion pour les bandes dessinées (à la base), et pour les romans graphiques (plus récemment), je n’en possède pas autant que je voudrais mais m’en régale dès que j’en ai l’occasion (en bibliothèque en Espagne ou à Boston par exemple).


De Catherine Meurisse, je possède déjà La Légèreté (que j’aurais bien lu à nouveau mais qui est resté en France avec le reste de nos livres), un ouvrage dans lequel elle abordait tout en douceur et poésie sa reconstruction post-attentats à Charlie Hebdo (en retard à la conférence de presse, elle a fait partie des survivants de l’équipe). C’était déjà une petite merveille, et depuis je rêve encore davantage de posséder une bibliothèque entière de jolis livres comme celui-ci (et plus globalement, remplie de tous ces livres qui font voyager, inspirent, redonnent foi en l’humanité et la vie : des romans graphiques donc mais pas uniquement, car j’ai régulièrement besoin d’être inspirée créativement parlant, c’est pourquoi les librairies de musée d’art sont de véritables temples à mes yeux !).
Dans Les Grands Espaces, c’est toute une approche culturelle et artistique de la campagne qui est mise en valeur sous son joli coup de crayon. La campagne du Poitou-Charentes (qui me parle d’autant plus que j’en suis originaire aussi) est le cadre principal, elle est d’ailleurs largement dépeinte tout au long de l’ouvrage (notamment sur la transformation des paysages agricoles à travers ce que l’on nomme « le progrès »). La forme m’a autant séduite que le fond, car si la campagne est effectivement omniprésente, il ne s’agit pas que de cela. Ce superbe livre traite de l’observation de la nature, et à travers elle, convoque Proust, Loti et Corot (entre autres). Les joies et découvertes de l’enfance sont abordées poétiquement et avec beaucoup d’humour.
J’ai été charmée par la poésie avec laquelle Catherine Meurisse nous fait glisser vers son enfance : au commencement du livre, la première page la montre dans son appartement parisien, tandis que la seconde la transporte judicieusement dans le temps et l’espace. Par ailleurs, de jolis crayonnés offrent une belle respiration tout au long de ce roman graphique (et notamment une superbe double-page en son centre) : bref, ce livre est un régal pour l’âme et les yeux !
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