Voici un article de suggestions de quelques séries, films et animations parmi ceux j’ai vus sur Netflix ces derniers mois et particulièrement appréciés.
Séries
Disenchantment
J’ai adoré cette série animée sur Netflix, à la fois trash et amusante autour d’une princesse, Bean, en pleine crise d’émancipation. Le nom de cette série ? Disenchantment (Désenchantée, en VO). Il s’agit du nouveau bébé du créateur des Simpsons, Matt Groening, et forcément on retrouve la patte et l’humour, basculés cette fois dans un univers médiéval-fantasy, avec une musique qui a déjà déclenché de nombreuses recherches sur YouTube et un dessin un peu plus travaillé que dans Les Simpsons (notamment les arrières-plans).
Cette série casse clairement les codes des films d’animation traditionnelles à base de princesse : si celle-ci n’a pas froid aux yeux, est féministe et indépendante et peut par certains côtés rappeler « Rebelle » (« Brave » en VO), elle est toutefois bien plus trash et directe, tourne à la bière et se retrouve flanquée d’un Elfe et d’un démon qui la poussent vers tous les extrêmes.
La série rompt aussi avec les figures habituelles de mère / belle-mère (à la Blanche-Neige), Bean étant éduquée (enfin, non-éduquée serait plus juste…), par son père et assez ignorée par sa belle-mère (même si un tournant s’annonce de ce côté-là en fin de saison, mais je me garderai d’en dire plus). Toujours est-il que ça m’a bien plu et que j’ai hâte à présent de voir la saison 2 ! (edit 2019 : la saison 2 est top aussi !)
Black Mirror
Black Mirror est une série de 3 saisons avec peu d’épisodes chacune (17 en tout). Elle se révèle très intéressante car elle amène pas mal de questions sur l’utilisation de la technologie, ses bénéfices et (surtout) ses risques, et ce que notre quotidien pourrait devenir si la technologie s’y immisçait encore davantage (puces corporelles, omniprésence de la publicité et des écrans, situation de crise politique profonde à l’heure des médias sociaux, robotisation avancée, « vie » après la mort, perceptions volontairement faussées de la réalité, standardisation…).
Même si les épisodes mettent souvent du temps à installer la trame qui leur est propre (ils ne sont reliés entre eux ni par une localisation ni par les personnages, ni même vraiment par une époque – certains contextes étant contemporains d’autres très futuristes), ils laissent toujours place à une sorte de fascination vite teintée de gêne, lorsqu’on prend en compte dans la balance les pour et contre de telles possibilités technologiques (dont certaines nous guettent et ne sont pas si éloignées de notre quotidien). La chute de chaque épisode est souvent assez choquante et profonde.
Que l’on aime ou pas cette série qui flirte avec des idées parfois dérangeantes, ce qui est sûr c’est qu’elle n’est pas conçue pour laisser le spectateur indifférent !
The Crown
Cette série retrace l’histoire de (Sa Majesté) la Reine Elisabeth II, à partir de son mariage avec Philip (une saison est prévue par décennie à couvrir, paraît-il). J’aime beaucoup le lien entre vie royale et politique que je ne soupçonnais pas aussi fort, ainsi que la façon qu’a cette série de nous permettre de replacer dans un certain contexte de nombreux événements historiques (Canal de Suez, conflits en Egypte, assassinat de Kennedy…).
C’est une série qui est très qualitative en ce qui concerne la photographie et le jeu d’acteurs (conditions essentielles pour qu’une série m’intéresse). La saison 3 a vu le casting changer pour permettre aux acteurs de mieux coller à l’âge de leurs « personnages » (personnellement je m’étais attachée aux premiers -notamment pour Elisabeth et Margaret), mais ça se regarde toujours aussi bien et ça ne change pas la trame de la série).
Films
The Witch
The Witch est un film qu’on pourrait classer d’horreur, mais qui instaure un malaise plus qu’il n’épouvante. Nous l’avons visionné après la visite de Salem (célèbre ville ayant procédé au XVIIIème siècle aux procès et exécutions de jeunes filles soupçonnées d’être des sorcières) : un octobre peu avant Halloween s’y prête particulièrement bien.
Como Agua para Chocolate
L’intrigue de ce film tiré d’un roman mexicain se déroule au Mexique au début du XXème siècle et de la Révolution. Tita est la dernière fille d’une famille, et donc pour cette simple raison, elle est destinée à ne pas se marier pour s’occuper de ses parents (en l’occurrence de sa mère, veuve). C’est la tradition familiale, et on ne plaisante pas avec ça. Pas de jeux et d’insouciance enfantine pour elle, elle doit apprendre à seconder l’employée de maison.
Cantonnée à la cuisine, elle y développe une forme de don, qui lui permet d’exprimer ce qu’elle ressent et de partager ses émotions à qui goûtera sa cuisine (ce qui ne manquera pas d’arriver, avec des conséquences plus ou moins désastreuses). A 15 ans, elle tombe amoureuse de Pedro qui demande sa main, et se voit refuser ce mariage en faveur de sa sœur aînée, qui elle, est autorisée à se marier…
The Immigrant
Ce film offre à voir une très belle performance de Marion Cotillard qui joue une polonaise et a certainement dû apprendre la langue pour l’occasion (vu le nombre de répliques et le fait qu’elle soit connue pour travailler énormément ses rôles…).
On la découvre à son arrivée à Ellis Island avec sa sœur, toutes deux ayant pour objectif de recommencer leur vie à New-York. Problème : la sœur est malade, donc mise en quarantaine dès son arrivée avec risque d’être expulsée en Europe. Ewa (Marion Cotillard) se décide à faire confiance à un homme influent dans l’espoir d’aller la récupérer (mais il se révèle être un proxénète…).
Je recommande ce film dont la photographie est vraiment superbe (vous devez savoir à force que ça compte beaucoup pour moi).
Animations
Parvana (une enfance en Afghanistan)
Il s’agit cette fois-ci non pas d’un film mais d’une jolie animation très prenante sur l’histoire d’une jeune fille contrainte de se faire passer pour un garçon afin de contourner les règles de couvre-feu ainsi que l’interdiction faite aux femmes de travailler. Elle espère ainsi récupérer suffisamment d’argent pour faire vivre sa famille et aussi sauver son père, envoyé injustement en prison. Mais rien n’est simple en Afghanistan, surtout pour une femme.
Ma vie de Courgette (My life as a Zucchini)
Je définirais celle-ci comme une animation super mignonne sur un thème à nouveau pas évident. On y découvre un orphelinat (pour des gamins orphelins, donc, mais pas que, certains ayant été séparés de leur famille pour des raisons toutes plus sordides les unes que les autres). Je ne sais pas si le sujet est évident pour des enfants, mais clairement, ce film d’animation correspond tout à fait à un public adulte.
L’esthétique est particulièrement travaillée : le tournage a eu lieu en stop-motion à partir de personnages semblant créés en pâte à modeler, un concept original qui donne beaucoup de poésie et de tendresse à l’œuvre. Je conseille chaudement !
J’espère que vous y trouverez quelques idées de visionnage. Si vous avez déjà suivi ou vu certaines de ces recommandations, n’hésitez pas à donner votre avis en commentaire ou à partager vos propres suggestions, bien entendu !
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