En janvier dernier, nous nous sommes envolés pour 5 jours à Venise. (Plus de deux ans après, je mets à jour cet article et je peux dire qu’il s’agit à ce jour de l’un de nos plus beaux séjours !).
Arrivés à Venise en bus à Piazza di Roma, nous avons utilisé d’emblée notre abonnement Vaporetto avec la carte Rolling Venice achetée à l’aéroport (très avantageux puisque que nous avons encore -même si plus pour longtemps- moins de 29 ans) pour rejoindre l’appartement airbnb déniché dans le quartier (sestiere) Castello, l’un des rares quartiers de Venise restés authentiques.
Il y a de nombreux points d’intérêts à Venise, mais au final, s’ils sont bien sûr intéressants, les sites touristiques majeurs n’ont pas fait partie de nos favoris. Les boutiques pour touristes sont légion dans le quartier de San Marco notamment, et ce coin de la ville, bondé même en janvier et orienté vers le touriste davantage que vers l’habitant, est finalement loin d’avoir le charme de ses voisins.
Les quartiers les plus agréables sont définitivement ceux où on se sent seul, où l’on peut admirer à loisir ce que nos yeux rencontrent, où l’on peut se laisser porter par les bruits normaux de la vie vénitienne. Et croiser des Vénitiens, pas d’autres touristes.
Mes coups de cœur à Venise
Comment ne pas citer la beauté des ruelles et des canaux, tous ces ponts qui s’entrecroisent (et la particularité du Pont du Rialto ou de celui de l’Accademia), l’atmosphère paisible qui règne dès que l’on s’éloigne des groupes de touristes, la beauté des façades, toutes ses couleurs qui réchauffent l’hiver…
Je vais quand même axer mes coups de cœur sur nos points forts du voyage.
Burano
Avec ses maisons de pêcheurs colorées, sa baie agréable, ses petites ruelles étroites bariolées et son atmosphère particulière de petit village, Burano vaut vraiment le détour. On a dû y admirer une bonne partie de l’arc-en-ciel (et des registres Pantone) !
Il faut prévoir d’y aller assez tôt pour ne pas que le village soit envahi par les touristes. Il est si agréable de s’arrêter sur un banc pour y prendre le soleil et se réchauffer un peu, et de prendre le temps de grignoter un roletto... Dans l’ordre sur la boucle du vaporetto, nous avions choisi de commencer par Murano (que nous avons pour le coup visité en ayant la sensation d’être seuls sur l’île !), je préconise du coup plutôt l’inverse.
Murano
La ville-quartier de Murano ressemble à Venise, mais en beaucoup plus petit. C’est la ville des verreries célèbres pour leurs créations transparentes et colorées, que l’on retrouve d’ailleurs à travers l’art contemporain au détour d’une rue. On peut y admirer un phare, et une certaine tranquillité, peut-être due au fait qu’il était encore assez tôt.
Le Cimetière de San Michele
San Michele est le cimetière de Venise, et en fait, il représente à lui tout seul un quartier de la ville. Il est situé sur une petite île non loin de l’île principale, et il s’agit sûrement de la dernière destination de nombreux nobles et familles aisées, à en juger la richesse et le style des bâtiments et ornements. C’est une étape très intéressante, pour le calme (évidemment) et pour l’architecture.
Les pâtisseries
Je suis très gourmande, et j’ai dégusté avec grand plaisir les pâtisseries locales, telles que le Esse di Burano dit aussi Esse buranei (« Esse » pour « S », puisque c’est leur forme, mais ils portent parfois le nom de Bussolai lorsqu’ils sont ronds). Il s’agit d’un petit biscuit à la vanille et au citron. Nous avons également goûté le Za(l)etto (à base de farine de maïs et avec de petits raisins secs, on trouve le nom avec ou sans « l ») et le Kiefer (une sorte de croisement entre croissant et frangipane ou bien une sorte de cornetto avec de la poudre d’amande). Un régal !
Autres activités à Venise
Galleria dell’Accademia
C’est le musée des beaux-arts vénitiens, essentiellement centré sur les figures religieuses et le travail des peintres emblématiques que sont entre autres les Bellini, Tintoretto (Le Tintoret) et Véronèse.
Visite de Torcello
Dans notre boucle « escapade » après Murano et Burano, nous avons entrepris de nous rendre à Torcello. Arrivés là-bas, un calme olympien en comparaison de Burano nous a surpris, ainsi que le cadre en lui-même. Si le chemin jusqu’à l’église est agréable, n’y consacrez pas forcément une halte si votre séjour est court (deux ou trois jours), il ne s’agit pas non plus d’un point d’intérêt fort.
Nous avons eu de la chance car en raison d’un événement à Venise dont je n’ai pas relevé le nom, les musées de Torcello étaient gratuits pour la journée, ce qui nous a permis de visiter les (petites) collections archéologiques locales.
Le Musée Correr , le musée archéologique et la bibliothèque du Palace
Le musée archéologique est intéressant, la bibliothèque pour sa part consiste davantage en deux petites salles qu’une immense bibliothèque comme je me l’imaginais. En revanche, elle paraît vraiment ne pas avoir connu de modifications depuis deux siècles. Le point d’intérêt principal à mon sens réside dans les appartements de la Princesse Sissi, redécorés pour elle lorsqu’elle se rendait ici avec le Prince François-Joseph (et par la suite seule, y séjournant même plusieurs mois d’affilée pour fuir la cour de Vienne). Les couleurs y sont douces et les motifs subtiles, loin de certaines décorations très lourdes emblématiques de l’époque.
Le Palais des Doges
Visiter ce musée vaut le détour, notamment pour la prison (tout à droite sur la photo ci-dessous) et la traversée interne du Pont des Soupirs (que l’on peut admirer de l’extérieur également, car il est situé entre le Palais des Doges et la prison). Les prisonniers traversaient ce pont avant leur exécution, et selon la légende, ce dernier tirerait son nom du fait qu’ils profitaient d’une dernière vue sur la ville avant de mourir (mais on ne la voit qu’à travers une toute petite lucarne mal placée, donc j’ai des doutes).
Le Campanile
Seul regret du séjour, nous n’avons pas pu monter dans le Campanile (à gauche sur la photo ci-dessus), car nous avions décalé cette visite en fin de séjour, et avons eu la mauvaise surprise de découvrir que des travaux y avaient été amorcés, fermant l’établissement sans avertissement préalable. Je le conseille néanmoins pour toute visite, il paraît que la vue sur Venise y est imprenable…
Préparez votre voyage
Avoir le pied marin, condition sine qua non
Le vaporetto, c’est le bus local, sauf que comme on ne voit pas de roues dans Venise (hormis celles des vélos et charrettes) et que les routes bordant les canaux sont de par leur nature exclusivement piétonnes, le bus local est en fait un petit bateau à moteur ! Historiquement, la navigation se faisait grâce à la vapeur, d’où son nom.
A cette saison, l’abonnement vaut particulièrement le coup car les vaporetti ne sont pas bondés, et qui plus est, ils permettent d’alterner moments dehors (on a eu jusqu’à -6° avec un vent terrible) et trajets réchauffés, ce qui est agréable. Nous les avons pris parfois pour l’ensemble d’une ligne, comme on prendrait un bus touristique pour profiter de la vue quand les jambes ne nous portent plus (et à plus de 12 km / jour, le dernier tour de vaporetto nocturne était chaque fois particulièrement appréciable). Les moins de 30 ans bénéficient d’un tarif avantageux !
Vivre au rythme du soleil
A Venise, se lever très tôt en vaut la peine, car admirer le lever du soleil sur l’île est un moment vraiment magique. En hiver pour les photographes (qui étaient une bonne dizaine à guetter le soleil ce matin-là), cela implique parfois d’avoir froid aux mains. Malgré ce détail, c’est un moment agréable, vraiment (et puis c’est une bonne excuse pour se les réchauffer après autour d’un café !).
Nous nous sommes ce jour-là postés sur les rives qui font face à la Giudecca (qui mérite une visite également), près de San Marco. Les couchers de soleil sont tout aussi féeriques, et nous en avons encore davantage profité étant donné que la nuit tombait aux alentours de 17h.
Anticiper le froid hivernal
Pour lutter contre le froid, j’avais prévu la technique de l’oignon (collant + legging + guêtres + jupe ou short) ainsi qu’un tee-shirt à manches longues couplé d’un gros pull en laine et d’un manteau simple. Ces épaisseurs sont suffisantes pour le corps en janvier, mais prévoyez des chaussettes très chaudes (j’en ai fait l’expérience, un simple collant ne suffit pas, je n’avais jamais eu aussi mal aux pieds à cause du froid !).
Ne lésinez pas non plus sur la chaleur de vos gants (les miens ne repartiront décidément pas en voyage, ils ne réchauffent pas suffisamment), car décuplé par la force du vent certains jours, le froid peut être vraiment rude. Pour l’anecdote, il faisait bien meilleur à Amsterdam les jours suivants…
Ne pas (trop) jouer les touristes
Etre touriste et ignorer les règles locales, ça peut coûter cher, au sens propre. En effet, mieux vaut prendre café / chocolat + cornetto au comptoir plutôt que d’avoir l’idée de s’asseoir à une table, les prix varient du simple au double (voire pire). Autant vous dire qu’on a vite repris nos habitudes espagnoles…
Se promener encore et encore… en prendre plein les yeux !
Le plus grand charme de Venise, ce sont ses ruelles, ses jolies églises, ses rives aperçues depuis les Vaporetti, ses canaux, ses belles couleurs… Se promener simplement au hasard des rues, c’est la garantie de s’émerveiller à chaque coin !
3 bonnes adresses à Venise
Baba
⋗ Calle San Pantalón
Une pizza excellente en mode slow-food (après tout, le courant est né en Italie !) et une assiette dessert tout aussi délicieuse, composée de biscuits locaux (les fameux « Esse di Burano ») et d’une merveille de vin blanc moelleux (le « Zibbibo »). Le service était vraiment très lent (surtout pour notre table), mais il en valait la peine, et l’atmosphère des lieux est conviviale.
Ai do draghi
⋗ Sestiere Dorsoduro
Petit bar estudiantin où il fait bon déguster un « ombra » (petit vin local) acoudé à la fenêtre, au soleil.
Gam Gam
⋗ Cannaregio 1122
Un restaurant de spécialités juives situé dans Cannaregio (le quartier juif historique de Venise).
Nous avons dégusté des antipasti juifs (une douzaine de verrines pour deux contenant des spécialités telles que hummus et falafels, pour celles dont je connaissais le nom), puis nous avons également partagé nos plats : couscous végétarien et lasagnes aux légumes.
En guise de dessert, le thé iranien (de la nationalité de la serveuse) est un bon choix, dont je ne manquerai pas de m’inspirer à l’avenir de temps à autres (thé + écorces de cannelle + gingembre + feuilles de menthe). Avec un accueil très souriant et des plats très savoureux, que demander de plus ?
6 Commentaires
ItineraMagica
23 mars 2017 at 10 h 13 minJe trouve tes photos d’une beauté et d’une qualité extraordinaires, je suis vraiment sous le charme. Bravo, c’est juste magnifique. J’ai fait comme toi, je me suis arrêtée à San Michele, je suis allée à Murano, j’ai adoré les couleurs… tes photos sont superbes. Je me régale !
parenthesecitron
23 mars 2017 at 11 h 43 minMerci beaucoup, c’est très motivant pour moi de lire ce genre de commentaires ! 🙂
Makstyle
6 septembre 2017 at 23 h 46 minJ’ai adoré ton blog et tes conseils en plus avec des jolies photo, ça m’a vraiment donné plus l’envie d’y aller découvrir Venise bonne chance et bonne continuation!
parenthesecitron
7 septembre 2017 at 9 h 58 minMerci beaucoup, ton commentaire est vraiment adorable ! J’espère que tu découvriras Venise avec les mêmes yeux émerveillés que les miens 🙂
Melanie
14 septembre 2020 at 7 h 46 minCet article me rappelle des souvenirs. Je suis allée à Venise l’année dernière avec mon copain et je dois avouer que cette ville est à couper le souffle. J’aimerais tellement y retourner.
parenthesecitron
14 septembre 2020 at 10 h 29 minC’est une ville incroyable en effet ! En hiver, il faut prendre garde aux avis d’acqua alta, ces inondations parfois assez exceptionnelles qui peuvent rendre difficile un séjour là-bas.