Voici un article qui s’est un peu fait attendre. Ce voyage en Colombie, c’était (déjà) en janvier dernier, comme une douce et lumineuse tranche d’été au milieu d’un hiver bostonien long et froid.
J’ai choisi d’aborder tout d’abord Bogotá car c’est la ville où nous avons atterri et d’où nous sommes repartis, et la ville où nous a accueillis ma belle-sœur, qui y vit depuis plus de deux ans et qui nous a accompagnés pendant tout notre périple. Depuis Bogotá, nous avons visité Zipaquirá (en excursion sur une demi-journée), je l’évoquerai donc en deuxième partie d’article.
Pour rejoindre Bogotá depuis Boston, nous avons pris l’avion (avec une escale à Atlanta). C’est le moyen de transport, avec le bus, auquel nous aurons eu le plus recours pour ce voyage, et aussi un des éléments que je changerais si j’y retourne. Certes, l’avion est un moyen de déplacement rapide, mais contraire à mes valeurs. Même si le bus peut être très long et burlesque (pas de ceinture, des portes ouvertes pendant le trajet, aucun confort…), il reste à mon sens le meilleur moyen de visiter la Colombie tant on en prend plein les yeux (alors qu’en France, les bus de grandes lignes se bornent souvent à prendre l’autoroute). Si l’on souhaite visiter plusieurs endroits en bus, il faut prévoir davantage que 10 jours en Colombie car rejoindre deux villes par ce moyen peut être très long (de même, oubliez les valises, vous serez plus à l’aise avec un sac à dos tant les transports peuvent être rudimentaires).
Arpenter Bogotá
Nous sommes restés l’équivalent de 3 jours à Bogotá, c’est à la fois suffisant pour en voir l’essentiel et à la fois court tant la ville est dense. Pour cause de manifestation en plein centre-ville, nous avons dû bousculer un peu nos préférences de visite, et manqué Monserrate, réputé pour offrir un point de vue incroyable sur la ville. À la place, nous avons cependant vu des quartiers formidables et vécu de supers moments avec Chloé ou en compagnie de sa belle-famille, donc nous n’avons absolument aucun regret.
Quartier du Chapinero
Nous sommes arrivés à Bogotá en fin de journée. Le Chapinero est le quartier que nous avons arpenté dès le lendemain de notre arrivée, en souhaitant éviter le centre-ville animé par des manifestations (pas forcément très calmes en Colombie…). Il regroupe plusieurs sous-quartiers à l’ambiance reposante, tour à tour résidentielle et commerciale, mais toujours intéressante pour les yeux (notamment d’un point de vue architectural et culturel, avec la présence de nombreux street-arts).
Quinta Camacho
En faisant quelques haltes gourmandes pour fuir la pluie (vous retrouverez mes bonnes adresses un peu plus bas), nous avons pu profiter de l’atmosphère très bohème qui émane du quartier. On y trouve de jolies maisons (dont certaines à pans de bois), des vendeurs de fruits… Nous avons aussi aperçu l’ancienne copropriété (très colorée) de Chloé.
El Nogal
Plus tard dans l’après-midi, nous avons admiré les belles maisons du Nogal ainsi que le parc Virrey et le parc de la 93. C’est un quartier à arpenter tranquillement en ouvrant grand les yeux, un quartier lui aussi assez tranquille.
Les bonnes adresses du Chapinero
Le Chapinero regorge d’adresses où se régaler. Réputée pour son café, la Colombie l’est moins pour sa cuisine et ses produits bruts, et pourtant tout au long du séjour nous avons rempli au moins autant nos estomacs que nos yeux !
Café Cultor
Ce lieu cosy et agréable (bois, plantes, fontaine…) propose du café issu du commerce équitable à acheter ou à consommer sur place (nous avons fait les deux, un sachet de café permettant de prolonger le séjour une fois celui-ci terminé).
Ce moment de séjour s’inscrivait pleinement dans la philosophie du slow travel : nous avons pris le temps de nous renseigner, de voir le café couler lentement dans la cafetière, de le déguster tranquillement. Romain et ma belle-sœur ont opté pour le Benefico Honey (« Don Wilfried »), préparé à la chemex, tandis que j’ai choisi un café Augustino Forest (« Doña Marleny »), un régal. Autre point positif pour nous européens, le prix tout mini (environ 1,60€ la tasse pour un café très qualitatif).
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] Café Cultor | Cl. 11 ##4-14, Bogotá
Chuculat
Chuculat est une autre adresse fétiche de Chloé, ma belle-sœur. Nous nous y sommes arrêtés au le temps d’une averse et d’avaler un chocolat-chaï excellent (100% de cacao avec de la cardamome, du curcuma, du gingembre, de la cannelle, du clou de girofle, du poivre, un soupçon de lait et de l’eau). C’est un chocolat qui réchauffe à la fois la gorge et le cœur, servi par une gérante adorable ! On peut aussi acheter des tablettes de chocolat avec différents pourcentages de cacao, des tablettes spéciales chocolate a la taza (à faire fondre pour le chocolat chaud) ainsi que des graines pures (plus ou moins amères). Encore une fois, le cacao est d’une grande qualité et issu du commerce équitable, donc sourcé. À titre indicatif, une petite tablette de ce chocolat premium avec du sel marin coûte environ 1,90€ et une grande 3,20€.
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] Chuculat | Cra. 10a ## 69-23, Bogotá
Abasto
Abasto est un restaurant où nous sommes allés déjeuner ce même jour. L’endroit est accueillant et les assiettes sont remplies autant qu’excellentes. J’ai pour ma part choisi une assiette gluten-free avec du manioc, de la salade, des haricots, des œufs, de l’avocat, de la patate douce, du tofu, du kale et de la coriandre. Romain et Chloé ont quant à eux partagé une sartén de papas (la fameuse cassolette ci-dessous) accompagnée de poulet chimi-churi ainsi qu’un burger fromage-oignons avec des pickles au clou de girofle.
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] Abasto | Cl. 69a #9-09, Bogotá
Les Amis
Il s’agit d’un autre café (au petit nom très frenchy) parmi les petites adresses de Chloé, où l’on peut déguster (entre autres) des pâtisseries sans gluten, notamment un pastel a la zanahoria (gâteau à la carotte) et un pastel de chocolate (gâteau au chocolat). Il suffit juste de se les faire indiquer.
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] Les Amis | Cl. 70a ##10a-18, Bogotá
Quartier de Santa Fe
Nous avons visité ce quartier sur une bonne matinée, avec nos sacs à dos, avant de nous rendre à l’aéroport pour prendre un petit avion pour Medellín. En arrivant de bonne heure, nous avons eu le temps d’arpenter la Candelaria et las Nieves et de visiter deux musées.
La Candelaria
Pour nous rendre à la Candelaria, nous avons pris un taxi. En Colombie, les taxis sont peu onéreux et représentent à la fois un moyen sûr et rapide de se déplacer.
Nous avons commencé par nous balader dans les rues (appareil photo assez souvent caché car l’ambiance est un peu moins détendue que dans le Chapinero), notamment depuis la plaza Choro à la plaza Bolivar.
La Candelaria est un quartier très coloré : les street arts y sont nombreux et les murs peints de toutes les couleurs apportent aussi beaucoup de gaieté.
Plaza Bolivar
Sur la place Bolivar, la place principale de Bogotá (celle d’où partent les manifestations et où ont lieu la majorité des grands évènements), il est possible d’admirer la Catedral Primada, l’hôtel de ville (Palacio Liévano), le Palais de Justice et le Capitol Nacional (siège du Congrès).
De là, on peut aussi scruter le sommet de Montserrate (entre deux nuages).
Museo Botero
Nous avons visité (plus rapidement pour les parties ne concernant pas Botero) ce musée qui est à la fois joli et gratuit. Botero étant un artiste colombien, ce serait dommage de passer à côté de ses sculptures (que l’on retrouve aussi à Medellín, sa ville natale) et de ses tableaux aux traits originaux.
Museo del Oro
Avec une entrée coûtant environ 1€, ce serait dommage également de faire l’impasse sur ce musée qui regroupe de nombreuses richesses colombiennes et en explique l’origine. N’ayant pu déposer les sacs-à-dos en consigne (faute de pièces), nous l’avons écourté légèrement mais avons pris le temps tout de même d’admirer les pièces présentées.
La Colombie possède des gisements d’or, d’émeraude, de cuivre et de platine. Les tribus précolombiennes (chacune dans son style) en avaient orné nombre de leurs créations : en résulte un butin assez incroyable, le plus important du monde en matière d’orfèvrerie.
Las Nieves
Autre quartier où a vécu Chloé à une période, Las Nieves est plutôt tranquille et agréable. Nous y avons fait un petit tour tout en trouvant de quoi grignoter (petit pain au maïs à une mini-boulangerie nommée la Septima), de quoi pique-niquer plus tard à l’aéroport (fruits de vendeurs ambulants) et de quoi se reposer un peu avant de s’y rendre (une adresse dont je vous reparle ci-dessous).
Monserrate
C’est LE point de vue idéal sur Bogotá, pour lequel on peut soit grimper à pied ou prendre un téléphérique (de mémoire). Comme je le disais plus haut, nous n’avons pas eu le temps de nous y rendre, mais ce sera peut-être pour une prochaine fois !
Une bonne adresse dans Santa Fe
A Seis Manos
Café culturel où a travaillé Chloé, A Seis Manos est une adresse à ne pas manquer pour sa programmation culturelle dense, son petit jardin bien agréable (où nous avons bu une infusión aromática) et sa carte de petits plats (que nous n’avons pas pu goûter puisque nous devions prendre un taxi pour l’aéroport, mais que Chloé connaît bien).
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] A Seis Manos | Cl. 22 #8-60, Bogotá
Quartier d’Usaquén
Ce quartier de Bogotá est un quartier très chic : à Bogotá, les quartiers sont indexés selon leur classe sociale (notamment pour ajuster les taxes) et celui-ci fait partie des meilleurs estratos (si le sujet vous intéresse voici un peu de lecture en espagnol). De fait, il est plutôt sûr et tranquille.
On s’y est promenés avant de rejoindre la très charmante belle-famille de Chloé. Nous avons visité cette partie-là de la ville la veille de notre retour à Boston, donc après notre périple à Medellín, Guatapé puis Cartagena.
Les bonnes adresses dans Usaquén
Café colo
C’est un café où l’on peut boire là aussi cette boisson en mode qualitatif/sélectionné avec soin. Le cadre est très chouette (beaucoup de bois, une fresque, des plantes) et convivial.
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] Colo coffee | Cra. 6a ##117-26, Bogotá
Wok
Wok est, comme son nom le laisse deviner, un restaurant asiatique. Issu d’une chaîne de restaurants (on en retrouve donc ailleurs dans Bogotá), c’est un endroit où on y mange très bien. Cerise sur le gâteau, les desserts sont tout simplement à tomber : panacotta jasmin & pitaya (un fruit tropical), croquant sésame, jus d’açaï, boule de glace au cupuaçu & guanabana (d’autres fruits tropicaux), riz au lait de coco avec glace à la citronnelle… Tout ça provoque une explosion de saveurs et un palais qui ne sait plus où il se trouve tant certaines d’entre elles sont nouvelles !
[icon name= »map-marker » class= » » unprefixed_class= » »] Wok | Cra. 6a #117-02, Bogotá
Zipaquirá
Comment se rendre à Zipaquirá ?
Depuis Bogotá, nous avons pris un bus pour Zipaquirá, un ville située à un peu moins de 50 km et où nous souhaitions visiter surtout la fameuse Cathédrale de Sel. Il faut compter environ 1h pour s’y rendre (et donc autant pour revenir) pour un coût de 5700 pesos colombiens par personne (environ 1,40€). Nous avons eu la chance d’être accompagnés par ma belle-sœur qui gère clairement la question du transport car il peut être compliqué de savoir quoi prendre comme bus, où et quand.
Se balader dans les rues
Le nom de la ville vient de Zipa, un chef guerrier. Je ne m’attendais pas à découvrir un endroit à la fois joli et authentique : j’ai été agréablement surprise par les rues, la place principale et les points de vues lorsque l’on grimpe à la Cathédrale.
La Catedral de Sal
Clou de la région (voire du pays), la Catedral de Sal est un lieu tout à fait insolite et original. Imaginez, comme son nom l’indique, une cathédrale entièrement construite dans une mine de sel, donc de manière souterraine ! L’ancienne cathédrale construite dans les années 50 a été réaménagée sur 4 niveaux dans les années 90 (autour de la mine). Cette « nouvelle » cathédrale peu commune se visite (partiellement) pour environ 8,80€ pour les résidents et 14,50€ pour les étrangers. Le tarif du billet inclut une séance de réalité virtuelle mais n’inclut pas le chemin des mineurs (qu’il est possible de visiter moyennant un supplément).
Le parcours de la cathédrale se présente sous la forme d’un chemin de croix ponctué de petits autels et au bout duquel se dégagent une Coupole impressionnante, des escaliers puis un narthex (avant-nef) et plusieurs nefs. La nef centrale accueille une croix gigantesque, elle aussi taillée dans le sel. Un tel endroit impose évidemment une surveillance stricte quant au taux d’humidité et aux ondes (c’est pourquoi les portables doivent être éteints le temps de la visite), mais le jeu en vaut la chandelle. Un éclairage subtil et un peu de musique (selon les étapes du chemin de croix) viennent donner une dimension intéressante aux différents reliefs et textures de sel que l’on peut croiser (et que je me suis amusée à capturer).
Je ne saurais que trop conseiller de vous y rendre, c’est un concept tellement original et impressionnant qu’il saura vous marquer durablement !
Vous l’aurez compris si vous avez lu jusque-là (ou même simplement regardé les photos), Bogotá vaut vraiment la peine d’être visitée et admirée, de même que Zipaquirá. Si en 3 jours, il est vrai qu’on peut s’imprégner des différentes ambiances de la ville tout en prenant vraiment son temps, je conseillerais, si vous le pouvez, de lui consacrer davantage de temps tant elle a à offrir !
Connaître quelqu’un sur place qui vous serve de guide est une chance dont ne bénéficient pas tous les touristes/voyageurs (j’en ai bien conscience). Dans tous les cas, si vous souhaitez appréhender au mieux la Colombie, n’hésitez pas à (re)lire mon article de recommandations avant d’y séjourner ! Je vous parlerai bientôt de nos autres étapes : en attendant, si vous avez des questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires (si je ne suis pas en mesure de répondre, je solliciterai notre super guide Chloé) 😉
8 Commentaires
Ben
13 juillet 2020 at 13 h 48 minMagnifique article ! Ton blog à ce petit qqch que je le consulte régulièrement.
(Serait-ce par ce que l’on a le même thème ! hihi)
parenthesecitron
13 juillet 2020 at 14 h 22 minAh ah sûrement Merci beaucoup Ben !
L&T
14 juillet 2020 at 9 h 40 minJ’ai toujours quelques a priori sur la Colombie (mes lectures de Caryl Férey et le visionnage de Narcos n’aident pas haha), mais cet article (et les très belles photos) me donne envie de découvrir le Pays. J’ai hâte de découvrir les suivants.
parenthesecitron
14 juillet 2020 at 9 h 49 minAh ah, la série Narcos n’aide carrément pas Mais ma belle-soeur y vivant, j’ai forcément dû poser un autre regard dessus et même si je m’inquiétais un peu avant d’y aller (des vols, d’être malade à cause de l’eau -ou de l’ingestion de gluten-, des moustiques qui trimballent pas mal de maladies…), au final avec quelques précautions c’était beaucoup plus simple sur place et vraiment génial. Ça m’a donné envie de découvrir mieux le pays ainsi que d’autres d’Amérique latine et du Sud. J’ai écrit un article avec mes recommandations avant de voyager en Colombie, avec ça en tête (voire dans le sac) il ne reste plus qu’à profiter
Jacques Sun
17 juillet 2020 at 15 h 30 minVotre article et vos photos me procurent de la nostalgie ayant vécu en Colombie quelques années. Mais il faut rester prudents dans ce pays. Voyagez en sécurité toujours !
parenthesecitron
17 juillet 2020 at 18 h 10 minMerci de votre retour. En effet, c’est un pays où il faut rester un minimum sur ses gardes, j’avais consacré une partie d’article à ce sujet 😉
Jacques Sun
20 juillet 2020 at 10 h 28 minAvez-vous eu l’occasion d’aller Villa de Leyva ou a Raquira ? Deux villages très différents mais magnifiques !
parenthesecitron
20 juillet 2020 at 14 h 27 minNon car le temps file très vite (10 jours en Colombie c’est bien trop court !) mais ma belle-sœur nous a parlé de Villa de Leyva.