Bruges est la première escapade réalisée depuis Lille où je passais quelques jours, et quel plaisir cela a été (passé le petit moment de stress que je vous compte au cours de l’article) !
Il m’a fallu environ 1h35 pour rejoindre Bruges depuis Lille en train, en passant par Courtrai. C’est une ville magnifique située en Belgique, dans la région de la Flandre, donc là où ça parle néerlandais et où maîtriser l’anglais est quand même d’un grand secours car malgré la proximité avec la Wallonie, le français n’y est pas tant répandu (ou avec une maîtrise très sommaire).
Lorsque je suis arrivée à la gare, j’ai décidé de rejoindre le vieux centre en traversant un joli parc (le Beguinevest) ainsi que le Béguinage de Bruges, un ancien complexe de nonnes que j’avais manqué lors de ma première visite, 6 ans plus tôt. Et j’ai bien fait car c’est vraiment un superbe endroit, qui était de surcroît sublimé par la lumière d’automne lors de ma visite.
Rejoindre le centre se fait ensuite tout simplement par le Begijnhofbrug, c’est-à-dire le pont du Béguinage (qui offre de jolies vues, lui aussi).
Je crois que la meilleure façon de visiter est de se perdre au gré des rues et ruelles, de traverser les canaux et de flâner tranquillement. En tout cas, c’est ce que j’ai fait et comme le centre n’est pas non plus immense mais regorge de jolis détails, c’est assez simple et amusant d’admirer la vue depuis chaque pont !
Parmi les ponts et quais d’où j’ai repéré de jolies vues :
- le Mary’s Bridge
- le Pont Saint-Boniface
- le quasi De Dijver
- le pont Saint-Jean-Népomucène
- le quai Rosary
- le Market Square
- le King’s bridge
- le Langerei
- le Spinolarei bridge
- l’Augustine Bridge
- le Flemings’ Bridge (Vlamingbrug)
Je ne vous liste pas tous les points d’intérêts comme je fais d’habitude avec une petite description de chacun, mais parmi les endroits incontournables il y a bien entendu la place du Bourg (avec l’Hôtel de Ville), le Market Square (la Grand Place), le Beffroi, la Basilique du Saint-Sang-de-Bruges, la Cathédrale Saint-Sauveur, le Palais Provincial, le Béguinage et le Sashuis, le Minnewater, le Godhuis de Moor… et aussi des moulins au niveau du parc Kruisvest, que je n’ai pas visités mais j’aurais sûrement dû car ils ont l’air d’être très beaux !
Je vais vous conter l’anecdote qui m’est arrivée en allant à Bruges. J’étais confortablement installée dans le premier train à destination de Courtrai et je répondais à quelques messages, quand une fois la frontière franco-belge passée, j’ai réalisé subitement que je n’avais plus aucun réseau mobile. Même pas un truc comme Edge, absolument rien, juste un logo réseau barré et un objet devenu inutile dans ma main en l’espace de deux secondes. Je ne pouvais plus rien envoyer (même un basique SMS avec surcoût), plus rien recevoir, alors même que la Belgique est évidemment incluse dans mon forfait. Un truc pareil ne m’était pas arrivé depuis au moins 10 ans (peut-être même davantage).
Mon fournisseur mobile me prévient à ce moment-là par texto (lui y a droit) qu’il ne m’est pas possible d’échanger quoique ce soit en me trouvant en Belgique, alors même que l’appli mobile me confirmera le soir que ce pays est pourtant bien intégré à mon forfait… (Pour info, j’ai quitté ce fournisseur -que j’avais depuis mes 15 ans- quelques semaines plus tard, mais je vous rassure, ce n’était pas la seule raison, juste la goutte d’eau qui a fait déborder le vase).
Je n’avais pas du tout anticipé que ça puisse arriver. Avec la portabilité de la data à l’échelle européenne, je m’attendais même à user de mon forfait 4G comme en France, je n’avais pas franchement imaginé ce genre de situation (même lorsque je vivais à Boston, cet abonnement fonctionnait, certes avec surcoût mais je le checkais une fois ou deux par mois pour être sûre de ne rien manquer d’important).
Je serais partie totalement seule pour le séjour, paradoxalement cette absence soudaine de réseau mobile m’aurait moins inquiétée (de même si ma dernière excursion seule n’avait pas remonté à aussi longtemps, je pense). J’aurais simplement attendu de capter du wifi, même tard.
Mais le fait est que je n’étais pas seule pendant ce séjour, et je ne pouvais donc plus répondre au message envoyé juste avant par Romain, resté à Lille pour une conférence (la raison pour laquelle je me trouvais dans le nord de la France). Je me suis félicitée d’avoir eu au moins la présence d’esprit, quelques minutes plus tôt, de lui dire que j’avais pris le train et que je n’étais donc plus à Lille, mais j’imaginais qu’un silence d’une journée l’interrogerait, nous qui échangeons si souvent des messages (portable volé, agression potentielle, bref, est-ce qu’il aurait pensé à une « panne de réseau » à une époque où on en capte normalement partout ?).
Je n’ose imaginer non plus la panique soudaine dans laquelle je me serais trouvée si j’avais dû aller à Bruges pour y retrouver des clients pour un shooting photo (comme ça m’est déjà arrivé en déplacement), et si je m’étais retrouvée sans aucun moyen de les rejoindre et/ou prévenir d’un contre-temps. J’ai réalisée ma vraie dépendance à ce moment-là. Joindre n’importe qui et être jointe n’importe quand est devenue une base de ma vie, moi qui suis pourtant née à une époque où ces objets n’existaient pas (#yesiamthatold).
Dans les trains, j’étais par ailleurs très concentrée sur le fait que les villes sont annoncées bien entendu en néerlandais (et uniquement), or je n’étais pas sûre de bien reconnaître Courtrai quand ce serait le moment de réaliser mon changement (je ne l’avais pas encore entendue prononcer dans cette longue).
Bien sûr, ma carte Maps n’étant pas disponible hors connexion car pas chargée avec du wifi avant (à snober celui du logement loué par flemme de taper le code, j’ai eu une bonne leçon…), ma géolocalisation s’affichait donc sur une carte sans aucune indication, un peu comme ce qu’on nous donnait en examen de géo au lycée (à moi de positionner les villes et les noms des fleuves).
J’ai fini par entendre prononcer « Kortrijk » (c’est vraiment l’orthographe néerlandaise) et réaliser que la prononciation n’était pas si surprenante, et j’ai pu effectuer mon changement de train. J’ai failli manquer le suivant par contre, car absolument tout était indiqué en néerlandais dans la gare, et sur cette ligne, Bruges est en fait simplement une étape et non une destination en elle-même. Maîtriser l’anglais pour poser des questions autour de moi m’a bien aidée à trouver le bon quai (si vous ne parlez pas anglais, brace yourself! Ah ah).
Une fois arrivée à Bruges, j’ai averti Romain de ce désagrément de réseau grâce au wifi « volé » au Starbucks de la gare, et j’ai enfin pu déconnecter totalement, ce qui n’est pas franchement désagréable une fois qu’on est sûr que personne ne va s’inquiéter inutilement (ça m’a même donné envie de me mettre volontairement en mode avion à l’avenir !).
Au final, aller et revenir de Bruges s’est révélé plutôt simple, et pendant le trajet du retour, je me suis même payée le luxe de pouvoir lire tranquillement sans rater mon changement (comme les habitués).
Mon excursion à Gand (Gent), deux jours plus tard, s’est passée sans aucun stress (si on omet la gare de Lille et leurs bornes vieillottes qui ont tellement 2 de tension que mes 20 minutes d’avance n’ont pas suffi à m’éviter de sprinter comme une folle pour avoir mon train, une grande première de ma vie).
Au retour de Gent, j’avais l’impression d’avoir pris toute ma vie des trains en Flandre, mais ça ne m’a pas fait aimer l’accent pour autant (sorry si un Belge me lit, mais mon cœur va plutôt aux langues latines).
Voilà, c’était l’histoire d’un bref retour au siècle dernier (l’architecture de Bruges aidant aussi à s’y croire), un peu stressant aux abords mais finalement grandement apprécié ! D’ailleurs j’exagère à peine, avec des billets de train imprimés au lieu du désormais habituel QR code sur l’app mobile, un smartphone inutile rangé au fond du sac à dos et mon Cartoville vieux de 6 ans dans la main, j’avais l’impression de renouer avec mes premiers voyages.
À très vite pour vous raconter tout ça, et en attendant, n’hésitez pas à échanger avec moi dans les commentaires : est-ce qu’un tel truc vous est arrivé récemment (que je me sente un peu moins seule) ? Parlez-vous néerlandais ? 🙂
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