Partir à la recherche du silence, de la nature… un jour de pluie. Il fallait être un peu fous, sûrement, pour aller patauger dans la gadoue à la recherche d’un certain isolement. Mais à l’arrivée, le dépaysement en vaut la peine. Le Parc Naturel de Pagoeta est situé à une quarantaine de minutes de Donostia – San Sebastián.
Oubliés les soupirs, les paroles maugrées et la fatigue accumulée à grimper avec précaution en essayant de ne pas noyer les chaussures de randonnée dans les mares de boue plus ou moins profondes (notamment à l’entrée de portillons de sécurité pour les animaux du Parc naturel de Pagoeta, ce qui était assez périlleux puisque les chaussures s’y enfonçaient facilement et qu’il n’y avait pas d’autre chemin possible).
Nous avons fait une brève halte autour de la Croix de Pagoeta sous des pluies diluviennes (histoire de renforcer l’ambiance un peu ésotérique déjà ressentie), que l’on atteint après un chemin supplanté d’une douzaine de plus petites croix de pierre blanche, au sommet du Mont Pagoeta…
Les conditions atmosphériques ne permettaient pas d’admirer la vue promise sur les monts alentours et sur la mer au loin. Qu’importe, ce que nous avons pu admirer en contournant le chemin initialement prévu, sous la brume qui a remplacé peu à peu la pluie qui nous glaçait, nous a bien davantage plu qu’une énième vue panoramique sur des monts…
L’ambiance qui se dégageait de ce paysage était très surprenante (nous avons par ailleurs aperçu le squelette de ce qui devait être un bouc -la mâchoire du bas ayant été traînée par l’eau quelques centaines de mètres plus loin) : hormis le couple qui nous a dépassé au début de la randonnée, nous avons compté seulement deux âmes croisées au niveau du sommet… plus personne ensuite jusqu’au retour dans le village d’Aia. Cette impression d’être les protagonistes d’Into the Wild ne nous a pas quittée (mais sans la nécessité de se sustenter avec des plantes inconnues, et à la différence près que nous avions documents et smartphones -donc Google Maps- avec nous au cas où)… jusqu’à ce que nous retrouvions le chemin de randonnée que nous aurions dû suivre à l’origine si la pluie ne s’était pas acharnée sur nous.
L’imprévu a donc du bon, puisqu’il m’a permis de réaliser ce panoramique, qui figure à présent parmi les photos que je préfère au regard de tout ce que j’ai pu photographier ces dernières années.
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