Je me suis mise très récemment à réécrire au stylo-plume. J’ai en effet toujours préféré mon écriture avec cet outil mais je n’avais plus de stylo-plume adapté à ma main et à mon écriture. J’en empruntais un dont la plume trop fine accroche de surcroît le papier, j’ai fini avec les années par ne plus y toucher…
Revenir au stylo-plume, quel intérêt ?
Au-delà de l’attrait exercé par l’objet (à mon sens plus esthétique qu’un stylo-bille), j’adore le confort et le plaisir d’écriture qu’il procure. Une plume qui glisse sur le papier, c’est moins de fatigue en cas de longue session d’écriture, et cela permet de suivre plus rapidement le fil des pensées. Une plume de bonne qualité valorise notre écriture et comme elle s’adapte à elle avec les années, nos écrits deviennent d’autant plus stylisés.
Par ailleurs, écrire au stylo-plume c’est une manière de revenir à un produit plus respectueux de l’environnement.
Un stylo-plume fonctionne de différentes manières, la plus connue étant le système de cartouches. Ce dernier permet de consommer moins de plastique ou de métal qu’un stylo-bille, puisqu’on ne remplace pas l’ensemble du stylo mais simplement une partie. Ceci dit, j’en entends qui me disent : « oui, mais la cartouche pollue toujours ». Et oui, c’est vrai, cela reste pénible et polluant, comme système. Mais saviez-vous que l’on peut s’en passer ? Il existe d’autres systèmes pour amener de l’encre à stylo-plume et donc d’autres solutions.
- solution 1 (budget important) : opter pour un stylo-plume à piston intégré. Ces modèles se retrouvent le plus souvent dans du haut de gamme (à part un modèle que je vous précise en fin d’article), il faut donc prévoir un budget au-delà de 100€.
- solution 2 (petit budget) : opter pour un convertisseur (entre 5 et 7€) de la marque du stylo-plume ou pour un convertisseur universel, afin de combler l’absence d’un piston intégré (bien vérifier la compatibilité avec le stylo-plume).
- solution 3 (dite « YOLO », pour très faible budget) : remplir à la seringue une cartouche vide (compatible), à partir d’un pot d’encre.
Personnellement, j’ai opté pour le deuxième solution, pour plus de praticité au quotidien.
Comment choisir un stylo-plume ?
Il en existe pour tous les budgets, et tous les utilisateurs (débutants – avancés – confirmés). Depuis les stylos-plumes en plastique de notre enfance (Reynold, Waterman, Parker, Pilot…) aux stylos-plumes haut-de-gamme parfois en laiton, or ou même laqué (Pelikan, Mont-Blanc, Von Faber-Castell, Sheaffer, Pilot, Waterman …), il y a de quoi perdre la tête.
La plume
Les stylos-plumes peuvent posséder une plume en acier ou en or. Dans le second cas, elle sera forcément plus qualitative, et plus souple aussi, permettant plus de style et s’accommodant davantage à l’écriture de son propriétaire. Les plumes en acier, lorsqu’elles sont de qualité, offrent cependant un confort intéressant et suffisant, à moins d’être un grand amateur de plume.
Il existe plusieurs tailles de plumes, et plusieurs styles aussi. Certaines sont destinées à un usage calligraphique (elles sont souvent différenciées par un chiffre -correspondant au diamètre de la pointe- plutôt que par une lettre, et portent la mention « italique »), d’autres à un usage « normal ». Pour ces dernières, différentes lettres permettent de distinguer l’épaisseur de la pointe : EF (Extra-Fine), F (Fine), M (Medium), B (Bold = Large), BB (Double Bold = Extra-Large).
Le choix de la plume se fait en fonction de notre style d’écriture : si celle-ci est très serrés, on se dirigera plutôt vers une plume fine ; si au contraire on trace nos lettres de manière très aérée, il vaut mieux opter pour une plume medium à Bold.
Le corps
Fin, très rond, avec plus ou moins d’accroche (présence d’un grip ou non), en aluminium ou autre métal (donc plus froid au toucher), en bois (assez coûteux), en plastique… Ce choix est assez personnel.
L’encre
Si elle ne fait pas directement partie du choix d’un stylo-plume, l’encre a son importance. Le choix est plutôt vaste, mais rappelez-vous de ne jamais utiliser d’encre de Chine dans un stylo-plume, au risque d’en boucher les conduits !
Le système de remplissage
Comme je l’ai évoqué plus haut, celui-ci peut-être à piston, à cartouches précises (de la marque du stylo-plume, comme les Lamy ou Parker par exemple), ou encore à cartouches universelles. A vous de voir ce qui vous convient le mieux. Les cartouches jetables ont une capacité plus grande mais sont polluantes et offrent un choix de couleur plus restreint, tandis que les réservoirs des convertisseurs permettent de stocker moins d’encre mais sont réutilisables et ouvrent la porte à une palette de couleurs bien plus large. Entre les deux, le réservoir du piston intégré stocke davantage d’encre que celui du convertisseur mais est aussi un peu moins pratique à remplir.
Prendre soin du stylo-plume
Juste quelques conseils pour éviter les mauvaises surprises : après utilisation, il vaut mieux toujours reboucher un stylo-plume. Pour le nettoyer (changement de couleur d’encre ou entretien régulier), il existe deux techniques majeures, pour lesquelles il faut désolidariser le corps de la tête
- faire couler de l’eau dans le conduit vers la plume, comme si c’était de l’encre, et attendre que l’eau devienne claire
- recharger le piston en eau plusieurs fois, jusqu’à ce que la recharge devienne claire
- laisser « infuser » le stylo-plume tête en bas dans un verre avec un peu d’eau, et changer celle-ci jusqu’à ce qu’elle soit claire.
Pour nettoyer le fond du bouchon, y enfoncer un petit morceau de tissu et le frotter / retirer avec une pince à épiler (ou autre pince pratique de ce genre).
Mon choix de stylo-plume
J’ai opté pour ma part pour le Lamy Safari doté de la plume M. Il s’agit d’un très bon rapport qualité-prix (ce stylo coûte une vingtaine d’euros). Bien sûr, je ne cacherai pas que la matière qui la constitue n’est franchement pas écologique : il s’agit de plastique très résistant, (comme dans les Lego). Ceci dit, ce stylo-plume est fait pour durer et ne pas être renouvelé tous les quatre matins, ce qui rejoint quand même ma démarche de moins gaspiller et de moins (r)acheter. Je préfère cette solution que les énièmes stylos-billes vidés, abîmés ou même égarés (car oui, l’avantage apporté par un outil d’écriture qualitatif, c’est qu’on y fait forcément plus attention qu’à un vulgaire stylo-bille).
En plus de ce stylo-plume, je me suis également procurée un pot d’encre noire (environ 8€) ainsi qu’un système à piston (environ 5€). Je souhaiterais me procurer également une plume calligraphique (la italique 1.5) car le modèle Safari possède cette possibilité assez géniale de permettre de changer de plume au gré de ses besoins / envies. Je vous avoue que le dernier point est un plaisir personnel qui me permettrait de revenir à un passe-temps que j’appréciais beaucoup plus jeune sans être obligée de le pratiquer en intérieur (j’y reviens plus bas). Avec le Lamy Safari et ce système (présent sur la plupart des modèles Lamy), on se dirige vers moins de gaspillage : si la plume s’abîme, le corps lui, peut être réutilisé avec une autre (et si l’on perd le bouchon, il peut être également racheté : certes, les prix des accessoires ne sont pas donnés, mais ça reste une option pratique et bien vue pour ne pas « périmer stupidement » le stylo).
Pour un peu moins de 35 euros, j’ai un système très complet qui me permet d’écrire au quotidien de manière plus écologique qu’avec des stylos (je ne cache pas que j’en ai quand même un bon paquet à finir avant que le plume ne soit à peu près exclusif). Il me suffira de racheter de l’encre quand le pot sera vide (et 50 mL, ça va durer un moment….).
Pour ceux (celles) qui se disent qu’une couleur, c’est un peu juste, dans ce cas rien n’empêche d’attribuer un duo « tête de stylo plume + réservoir à piston » à une couleur, et un second duo identique à une autre couleur, toujours avec le même corps de stylo. La tête de plume est un élément plus large que la plume elle-même, qui peut être acheté directement sur le site de Lamy (et qui apporte l’avantage de ne pas devoir être lavé entre deux teintes si on lui en attribue une spécifique).
Je pense également, grâce au pot à encre, me resservir de mes porte-plumes et quelques plumes que je garde avec moi depuis l’adolescence (et mes premiers essais à la calligraphie). Bien évidemment, pour l’extérieur le stylo-plume reste tout indiqué, mais quand je suis devant mon bureau et que je veux prendre le temps de réaliser un écrit de manière soigneuse (bullet journal, écritures dans le carnet d’aquarelle etc.), le porte-plume est une alternative très chouette ! J’ai refait quelques essais, mais il me faudra pratiquer davantage pour arriver à un résultat correct.
Les alternatives (pour débuter / reprendre le stylo plume)
Il existe d’autres modèles apparemment aussi intéressants que celui pour lequel j’ai opté. Tout dépend de vos affinités (avec ou sans piston, système de cartouches universels ou propriétaires) et de votre budget, mais attention, les plumes ne sont pas forcément amovibles, renseignez-vous bien sur un modèle s’il vous intéresse !
A partir de plusieurs comparatifs, j’ai sélectionné les modèles ci-dessous : libre à vous de vous renseigner davantage, il s’agit simplement de quelques pistes…
- Waterman Hemisphère (environ 70€) : une plume en plaqué or, un corps résistant (inox). Froid au toucher, design classique.
- Pilot Metropolitan (15 à 25€) : plume plutôt fine (comme les plumes japonaises en principe), style très classique et corps en métal de forme bombée.
- Kaweco Liliput (environ 45€) : petit (10 cm), plusieurs gammes disponibles depuis l’aluminium jusqu’au laiton (à voir au moins pour les yeux, la gamme « fireblue », un laiton passé au chalumeau offrant un résultat unique), pour un fini très soigné et une excellente maniabilité.
- TWSBI eco (30 à 40€) : un système à piston intégré, un corps translucide, un rapport qualité-prix intéressant.
Et vous, revenir au stylo-plume vous tenterait ou vous a déjà tenté ? Peut-être ne l’avez vous jamais lâché ? Racontez-moi tout !
21 Commentaires
Mariana
2 mars 2018 at 10 h 22 minJ’adore le stylo à plume, je l’utilise aussi souvent au travail! D’ailleurs, je suis partie à Venise et ait craquer pour une jolie plume…
parenthesecitron
2 mars 2018 at 10 h 42 minC’est tellement agréable ! Tu viens de me donner une chouette idée de « souvenirs » de voyage (moi qui n’en rapporte quasiment jamais, à part du thé, un carnet ou des gateaux) 😉
Lirons d'Elle
2 mars 2018 at 11 h 21 minMoi qui aime écrire à la main, je ne peux pas me passer du stylo à plume 🙂
parenthesecitron
2 mars 2018 at 15 h 40 minJe comprends, je suis en train de (re)faire pareil !
marionromain
2 mars 2018 at 12 h 05 minVoilà un article très original, et très inspirant aussi. Outre le caractère éco-responsable de l’objet, j’ai toujours considéré le stylo plume comme un objet un peu précieux, du genre qu’on garde toute sa vie, et qui fait aussi un très beau cadeau à offrir. Et puis, quel plaisir d’écrire à la plume !
parenthesecitron
12 décembre 2019 at 5 h 33 minMerci Marion ! Oui c’est un plaisir de l’entendre glisser ou gratter le papier (selon la texture de ce dernier), et comme tu dis, je trouve ça plus précieux du coup j’y apporte beaucoup plus de soin qu’un stylo lambda, ça durera forcément davantage (au-delà du côté rechargeable). Comme je te réponds longtemps après ton message (cette fameuse histoire de spams jamais triés), je peux ajouter que j’ai aujourd’hui un autre Lamy (rose pâle, une édition limitée), avec une pointe Fine (qui me convient mieux en fait). Je garde la plume Moyenne en réserve, car sur mon stylo plume blanc j’ai mis une plume calligraphique pour pouvoir alterner rapidement 😉
Marion
2 mars 2018 at 12 h 35 minComme je comprends ton enthousiasme pour la plume ! Quand j’etudiais, je n’utilisais jamais autre chose pour écrire, c’etait tellement plus agréable pour rédiger tous ces kilomètres de dissertations ! C’est vrai qu’on prend un tout autre plaisir à écrire avec le stylo-plume, comme tu le dis si bien ça doit être le plaisir de la jolie calligraphie. Je n’ecris helas plus beaucoup, mais ce qui est sûr c’est que tu as réveillé ma nostalgie et donné envie de reprendre la plume ! ❤ En plus je n’es savais pas qu’il existait autant de modèles différents, ça donne matière à réflexion !
parenthesecitron
2 mars 2018 at 15 h 42 minJe ne me souviens plus bien à partir de quelle époque j’ai abandonné le stylo-plume, mais je me souviens de mes premiers essais avec (en CE2 je crois), et plus tard, de mes premiers essais en calligraphie au porte-plume. C’est en effet plus confortable pour écrire longtemps : on a moins besoin de faire pression sur le stylo, donc le poignet et les doigts peuvent être plus relâchés et fatiguent moins 😉
Estelle
2 mars 2018 at 18 h 24 minDes souvenirs d’école me reviennent, j’ai toujours le style que procurais l’écriture au stylo plume. J’avais acheté des cartouches bleu clair, verte, rose, violette, pour écrire dans toutes les couleurs !
Ornella
2 mars 2018 at 22 h 47 minAAAAAh ça me manque l’usage du stylo-plume !!!
parenthesecitron
3 mars 2018 at 14 h 05 min🙂
Irène
3 mars 2018 at 13 h 50 minPetite, étant gauchère et ayant sauté la classe du CP, mon écriture a été longtemps catastrophique, jusqu’à ce qu’un instit me donne des cours de rattrapage et me conseille vivement le stylo plume. Révélation ! A partir de la fin du collège, j’étais complimentée sur mon écriture, inimaginable 😀 ! J’écris généralement avec des pilot peu chers à mine assez épaisse (j’aime l’effet semi calligraphie), qui dure étonamment longtemps je trouve, plusieurs années chaque fois (d’ailleurs généralement c’est juste que je les perds). Je m’intéresse justement à des alternatives moins polluantes donc ton article m’a beaucoup intéressée, je vais sûrement essayer une de ces alternatives ! Je ne connaissais pas du tout les convertisseurs
parenthesecitron
3 mars 2018 at 14 h 09 minÇa ne m’étonne pas, la facilité d’écriture qu’offre le stylo-plume permet de se concentrer davantage sur les lettres, et le tracé »à la pointe » plutôt qu »’à la bille » est beaucoup plus valorisant (en général). Avant de faire quelques recherches pour trouver mon stylo-plume, moi non plus je ne connaissais rien des convertisseurs, c’est pourtant bien pratique. Bon il y a un petit coup de main à prendre en une ou deux fois pour le remplissage (je pense que pour la prochaine fois, c’est adopté !), mais ça reste très simple.
Chiara
3 mars 2018 at 14 h 08 minOh c’est un super chouette article ! Ça fait tellement longtemps que je n’ai pas écris au stylo plume. A chaque fois j’ai l’impression que ça fait des paquets quand j’écris. Mais peut-être que je n’ai pas le bon stylo plume. Après ce que j’aime bien, ce sont les style à encore mais avec une bille au bout. C’est confortable aussi, et j’ai moins l’impression de faire des paquets 🙂 Je m’y remettrai peut-être un jour !
parenthesecitron
3 mars 2018 at 14 h 13 minMerci ! Cela peut venir de la qualité de la plume ou de la tête (si l’encre y descend trop vite), ou encore peut-être d’un mauvais maintien du stylo-plume (qui peut lui-même venir de la forme du corps du stylo ou d’une mauvaise habitude). A l’occasion, essaie avec un autre outil pour voir si tu observes le même problème… 😉
Bubulle
9 mars 2018 at 16 h 47 minJ’ai beaucoup aimé ton article, je suis moi aussi une grande fan des stylo plume et je pense sérieusement à mit remettre. Surtout pour mon Bullet, car pour les cours à la fac je suis sur ordi.
parenthesecitron
9 mars 2018 at 16 h 51 minMerci, c’est chouette de voir que beaucoup prennent toujours plaisir à écrire avec !
Simone
22 mars 2018 at 21 h 48 minC’est drôle j’ai moi aussi eu récemment envie de ressortir mes stylos-plumes pour me remettre à écrire avec =)
Le plaisir est toujours le même, et ça rappelle des souvenirs ^^
Planes
30 octobre 2019 at 0 h 12 minBonjour, depuis quelques années j’ai re découvert l’écriture avec un E majuscule ! Et ceci grâce une belle marque qui est Namiki. Rien que le nom de mon stylo » iris et lune » vous invite à un voyage en aller simple. Et que dire de sa plume or 18k, taille m, t’elle une feuille d’automne qui glisse aux grés des doigts !
Gaou
12 avril 2023 at 18 h 20 minJ’ai 55 piges, et j’ai toujours été attiré par l’écriture au stylo plume. Pour la petite anecdote, mon maître de CM2 nous avait proposé (pas imposé) d’écrire à la plume toute l’année scolaire. Bureaux d’écoliers, encriers, buvard, les doigts violets … Que des souvenirs formidables ! Mine de rien, ça apprend beaucoup de choses, telles que le soin, la précision, une écriture aussi belle que possible, une certaine forme de respect (envers son lecteur),… la liste est aussi longue que passionnante. Ça ne m’a jamais quitté.
Et aujourd’hui, je connais peu de monde qui écrive à la plume. Pourtant c’est « la classe » non ? C’est tellement plus agréable… C’est con à dire, mais ça fait moins mal au c… de signer un chèque à la plume, qu’au stylo à bille
parenthesecitron
18 avril 2023 at 15 h 18 minJ’avoue que j’ai un peu perdu l’habitude d’utiliser un stylo-plume au quotidien depuis la rédaction de cet article, en partie à cause de l’encre qui a tendance à partir un peu vite avec le système de recharge que j’utilise, et en partie à cause du fait que dans mon organisation quotidienne, désormais je sois obligée de surligner de nombreuses choses pour m’y retrouver et qu’il soit impossible de surligner un texte écrit à l’encre sans le faire baver et le rendre illisible. Mais pour écrire occasionnellement dans un carnet (ou une carte), clairement la plume reste incomparable !