Cartagena (Carthagène en Français), c’était la quatrième et dernière étape de mon voyage en Colombie, en janvier 2020. Vous vous souvenez ? Je vous avais laissés à Guatapé, après vous avoir raconté Medellín ainsi que Bogotá/Zipaquirá.
Depuis Guatapé, nous avons rejoint en bus l’aéroport de Medellín et environ 1h30 de vol plus tard, nous atterrissions à Cartagena de Indias. Le prix du taxi pour rejoindre le centre de la ville depuis l’aéroport est d’environ 15 000 COP (3,50€) de nuit, 11 000 COP en journée. Un GROS CONSEIL, faîtes vous bien préciser le tarif de la course AVANT de monter dans le taxi, et surtout, prenez un ticket pour faire la queue. En passant outre ces recommandations, les prix peuvent littéralement flamber : on a failli l’apprendre à nos dépens, si l’hôte du logement que nous louions n’était pas intervenu en notre faveur à la sortie du taxi (et ce, malgré le parfait accent local de ma belle-sœur, qui a négocié pendant tout le trajet que le chauffeur respecte le décret local fixant justement les tarifs de ces trajets). Le touriste devient malheureusement très vite une cible facile, donc autant s’en prémunir au maximum.
Carthagène par quartiers
La ville est vraiment l’une des plus sûres du pays pour les touristes, il est donc possible de se promener tranquillement dans de nombreux quartiers (attention cependant la nuit, tous les quartiers ne se valent pas en matière de sécurité), et de ne pas s’inquiéter particulièrement même avec un appareil photo à la main (ce qui explique que j’ai réalisé beaucoup plus de clichés sur cette partie du séjour).
Centro / La Matuna
Comme nous sommes arrivés de nuit à Cartagena, nous avions dîné à l’aéroport de vivres que nous avions dans nos sacs-à-dos (achetés avant par anticipation). Nous avons donc réellement découvert la ville seulement le lendemain matin, alors qu’elle dormait encore (je vous le conseille) et que nous nous étions mis à la recherche d’un café pour prendre un petit-déjeuner, avant de nous promener dans la ville puis le long des remparts (vraiment, évitez les remparts en pleine journée, il n’y a aucune ombre !). Dégarnie de touristes dans les rues, Cartagena a encore plus de charme.
Les maisons de Cartagena sont vraiment superbes, les couleurs tour à tour vives et pastels, le tout dans un style colonial (fenêtres et balcons en bois, colonnes blanches, toits de balcons avec tuiles…). Dur de ne pas vider une pellicule argentique entière sur cette architecture incroyable (mais heureusement, j’avais aussi l’appareil numérique pour déclencher sur le moindre détail qui m’interpelait).
Parmi les sites à ne pas manquer :
- la Catedral Santa Catalina, dont on aperçoit le joli dôme coloré depuis de nombreux endroits de la ville
- la plaza Bolivar
- la plaza Pedro Alver qui comporte de nombreuses statues de bronze
- la Torre del Reloj : toute aussi emblématique que la coupole de la Catedral, c’était aussi l’unique entrée dans la ville fortifiée
- la plaza Santo Domingo, qui accueille notamment la fameuse statue créée par Botero, dont la légende raconte qu’en toucher les seins assure une grande longévité au couple tandis qu’en toucher les fesses porte chance
- el Portal de los Duces…
Nous avons fait ensuite quelques courses pour rentrer déjeuner à l’appartement loué : des fruits, des œufs, des arepas, du riz, rien que du très local en somme, que Romain et Chloé se sont appliqués à cuisiner (j’ai été globalement beaucoup plus efficace à la plonge durant ce séjour, mais c’est un plaisir de les laisser cuisiner entre frère et sœur, eux qui ne se voient de surcroît pas souvent).
Aux plus fortes chaleurs de la journée (plus de 35° à l’ombre), la fraîcheur de l’appartement était bienvenue : nous sommes ressortis en fin de journée (avec un soleil heureusement plus discret) afin de découvrir une autre partie du centre et refaire un tour le long des remparts. Après un petit détour par la boutique d’un caviste avant de rentrer (pour dénicher un vin colombien à déguster), nous avons dîné à nouveau à l’appartement avec des mets excellents préparés par le duo de frangins : purée de patatas, guacamole, revuelto con cebollas –œufs brouillés avec des oignons-, pastèque, goyave et ananas… Honnêtement, manger aussi bien que ce soit à l’extérieur ou dans l’appartement loué, ça vous sublime un voyage !
Musée de l’histoire de Carthagène / Musée de l’Inquisition
A noter tout d’abord si vous visitez Cartagena durant un week-end ou sur une semaine, le musée est gratuit le dernier dimanche du mois (on l’a su par hasard, puisqu’on était précisément le dernier dimanche du mois de janvier). Le reste du temps, l’entrée coûte 21000 COP (soit près de 5€). Au rez-de-chaussée et dans les parties extérieures, on trouve le Musée de l’Inquisition (il n’y a qu’à voir la guillotine et la plateforme des pendus pour écarter tout doute). La partie Musée de l’Histoire de Cartagène est quant à elle reléguée à l’étage.
Il y a pour chaque musée beaucoup de panneaux à lire mais très peu d’objets à observer, ce qui devient rapidement un peu ennuyeux, dans le sens où n’importe quel livre sur le sujet peut apporter ce genre d’informations (pour moi, le propre d’un musée est justement d’apporter autre chose de plus ludique et surtout de plus visuel, de croiser les sources d’information). Quelques maquettes et un petit spot vidéo diffusé dans l’une des salles étaient tout de même là pour varier un peu le contenu, mais au regard du nombre de panneaux, cela reste léger. Je m’attendais à davantage d’objets et documents anciens en lien avec l’histoire de la ville, et pour avoir vu certains musées français consacrer une partie de leur collection aux instruments de torture (oui c’est glauque, mais ça reste franchement intéressant) sans se nommer « Musée de l’Inquisition », je m’attendais forcément à mieux. (Petite parenthèse : pour les fans de Kaamelott, Venec en montre finalement bien plus à Arthur, pour vous dire !).
En revanche, j’ai trouvé l’endroit vraiment intéressant pour son architecture typiquement coloniale avec cour centrale : la verdure y était incroyable et en bonne passionnée des plantes, ça m’a beaucoup plus saisie que le reste (pardon).
Getsemani
Getsemani est le quartier bohème et alternatif de Cartagena, et l’un des endroits auxquels j’ai accroché au premier coup d’œil ! Guirlandes de fanions colorées, façades pastel, azulejos, plantes partout : on n’est pas loin du paradis… Pourtant, historiquement, c’est le quartier des esclaves noirs (enrôlés de force depuis l’Afrique) donc un quartier assez pauvre (même s’ils ont fini par se rebeller). La population noire de Cartagena y est toujours davantage présente que dans le reste de la ville : il faut dire que le quartier central notamment, aux allures plus chics, est certainement très cher (très prisé aussi des immigrés européens, qui en font grimper les prix).
J’ai adoré l’ambiance de Getsemani, qui paraît être un quartier plus humain et authentique que Centro (qui pour sa part est évidemment beaucoup plus gentrifié, c’est le contre-coup d’un tourisme fort). Et puis, quoi de plus beau que ces fleurs dégringolant en cascade des murs peints de mille tons ? On croise ici et là des vendeurs de fruits avec leur charrette ou des locaux dans leur transat : tous ajoutent un charme dingue aux rues.
J’y ai même croisé une « Casa Fanny », quand je vous dis que ce quartier est fait pour moi… 🙂
San Diego
Nous avons arpenté San Diego notamment pour voir Las Bovedas et prendre le pouls de ce quartier qui jouxte Central et qui a beaucoup de charme (un peu plus ancien, très chill et dolce vità).
Las Bovedas
Point d’intérêt que j’avais repéré dans un guide, Las Bovedas n’en ont finalement pas eu beaucoup : très peu de charme pour ces boutiques dont le contenu relevait plus de l’import chinois que de l’artisanat local (c’était une vraie déception en fait, pour être totalement honnête)… Heureusement, les alentours valaient le coup d’œil.
Museo del Oro
Comme à Bogotá, Carthagène comporte aussi un Musée de l’Or (plus petit néanmoins, et situé provisoirement dans la chambre forte d’une banque !).
La Colombie est située dans une zone intertropicale et possède une vraie diversité géographique et culturelle, de nombreux paysages et écosystèmes (forêts denses, plaines vastes, montagnes fraîches, vallées chaudes, marais de mangrove, littoraux…) et aussi… de nombreux gisements ! Forcément, le travail des pierres et de l’or a permis un essor considérable entre 500 avant JC et la conquête espagnole : quantité d’orfèvres s’y sont développés, ce qui explique la beauté des pièces exposées dans ces musées !
Bocagrande
Nous nous sommes rendus à la plage de Bocagrande un lundi à 17h, autant vous dire que c’était plutôt tranquille. Je ne vais pas vous mentir, cette plage m’a fortement rappelé la Barceloneta : pas mon meilleur souvenir, donc, car les plages au sable grossier où l’on est dérangé toutes les 2 minutes n’ont rien de paradisiaque (même si je ne jette pas la pierre aux vendeurs à la sauvette, qui font bien ce qu’ils peuvent).
El Cerro de la Popa
On a grimpé un jour au Cerro de la Popa pour le coucher de soleil. Nous avions fait le choix (dicté par la sécurité) de nous y rendre en taxi depuis la ville, mais en raison d’un festival, le taxi nous a laissé un peu en contrebas de la colline. Le plan du coucher de soleil s’avère mauvais, dans le sens ou il oblige à redescendre alors que la nuit commence à tomber (un conseil donné par le taxi : ne le faites pas !). On a voulu y aller et y rester quelques minutes pour reprendre le taxi ensuite, mais au final ce festival nous a permis d’en profiter comme un local, donc relativement tranquillement.
Si l’on grimpe, il faut rester absolument sur le sentier (la via principal), ne pas prendre les raccourcis à travers bois et bien ranger tout ce qui brille (comprendre appareils photo etc.) pour ne les ressortir éventuellement qu’en haut, en sécurité. La police surveille le périmètre jusqu’à 18h seulement, l’endroit devient donc rapidement un coupe-gorge une fois le soleil tombé : heureusement, le festival dont je vous parlais (et dont j’ai malheureusement oublié le nom) était très familial et exceptionnellement très surveillé, ce qui nous a garanti une bonne sécurité pour la descente (on a appelé de nouveau un taxi une fois en bas de la colline pour le retour vers notre « chez-nous » temporaire).
Pour ne prendre aucun risque, allez-y de jour et sans quitter la piste, vous bénéficierez déjà d’un joli point de vue sur Carthagène !
Quelques bonnes adresses à Cartagena de Indias
Parce qu’un séjour en Colombie sans bonnes adresses gourmandes, ce ne serait pas un séjour en Colombie digne de ce nom, pour Cartagena j’ai évidemment aussi quelques recommandations ! Question shopping, nous sommes restés raisonnables (le seul souvenir rapporté fut un sac wayuu, mais je vous en reparle plus bas).
Bonnes adresses gourmandes
Boire une limonade au Café de la Mañana
La limonada de coco est sûrement LA boisson que nous avons retenue du voyage (et qui nous manque déjà beaucoup) : rafraîchissante à souhait, elle est composée de lait de coco et citron vert, dans une version plus épaisse et opaque que la limonade française, et carrément délicieuse !
Prendre un petit-déjeuner à Café Central
Voici une adresse qui propose de bons produits pour prendre un petit-déjeuner (voire un brunch). Nous y avons dégusté chacun des mets différents : chaï latte et perico con arepas pour Romain (œufs brouillés préparés avec des oignons et petits légumes accompagnés de crêpes au maïs), pancakes pour Chloé et moro smoothie avec granola pour moi (j’ai donné le granola à mes compagnons de voyage pour le remplacer par des graines que j’avais avec moi, pour une version gluten-free).
Manger/boire une noix de coco dans la rue
Un autre petit bonheur chaudement conseillé par Chloé et auquel nous avons eu droit au détour d’une rue de San Diego : savourer une noix de coco fraîchement coupée ! On boit d’abord le jus (à la paille, pas fière mais il n’y avait pas d’autre moyen et je n’avais pas ma paille en inox sur moi – si vous en avez une, en Colombie elle servira beaucoup) puis on déguste la chair, si délicieuse. C’était la première fois que j’en mangeais une vraie (comprendre, autrement que sous forme de conserve de lait ou de copeaux séchés…) et c’est incomparable !
Déjeuner/dîner à Palanquesas
Lors de la balade vers la playa Bocagrande, nous avons fait une pause, qui était en fait notre dîner avant de reprendre l’avion pour Bogotá (un vol compliqué par la compagnie, avec de nombreux retards, mais Chloé a géré -et solutionné- la situation comme une cheffe !).
Nous avons dégusté ici une limonada de coco (oui encore, mais quand on y prend goût, dur de faire sans, c’était notre troisième pendant l’étape, si ma mémoire est bonne !). Pour les plats, nous avons partagé une mojarra con arroz de coco y patacón (un poisson avec riz à la coco et banane plantain frite) et un sancoche con arroz de coco y patacón (une viande avec le même accompagnement en bonne quantité), ce qui était parfait pour moi, la végétarienne-glutenophobe-de-service, puisque j’ai pu picorer largement dans les deux types d’accompagnement.
Déguster un ceviche à Origines
Je vous conseille cette adresse pour déguster un bon ceviche à Cartagena : ce n’est pas la plus réputée de la ville, mais du coup elle est aussi bien moins touristique et c’était franchement excellent ! J’ai mangé des fruits de mer cette fois-là, recette du ceviche oblige : c’est une exception à laquelle je m’habitue en voyage (surtout si je ne voyage pas seule) tant mes contraintes alimentaires peuvent être lourdes à gérer. Et comme presque toujours, j’avais mon taux de fer à remonter, du coup je n’ai même pas culpabilisé. Je ne sais plus ce qu’avaient pris mes compagnons, mais pour ma part j’avais opté pour le costeño (en le demandant sans sauce rocotto pour éviter le gluten).
« Dévaliser » les vendeurs ambulants
Pour nous nourrir (à l’appartement), nous avons plusieurs fois choisi des fruits sur les étals des vendeurs ambulants, qui se sont révélés être excellents (les fruits, pas les vendeurs, mais ils étaient super sympas !). C’est une manière de vivre comme un local et de nous imprégner encore plus de la ville, du pays et de ses coutumes (#slowtravel) tout en profitant pleinement de la saveur des fruits exotiques (qui me manquent tant c’est un régal) !
Bonnes adresses shopping
Un sac Wayuu à Orika
Les mochilas wayuu portent le nom de la tribu amérindienne qui les réalise et se transmet ce savoir-faire de génération en génération : ce sont les Wayuu, des aborigènes vivant dans le désert de la Guajira, dans le nord-est de la Colombie.
À la boutique Orika dans le quartier San Diego, on trouve des mochilas bien sûr, mais également de superbes hamacs (des chinchorros) qui demandent 3 mois de confection (par une personne seule !).
Concernant les mochilas, vous en verrez aussi facilement en vente dans la rue, à un prix beaucoup plus faible (l’équivalent de 10 à 15€ au lieu de 30€ à 100€ en boutique selon la complexité du modèle). Un conseil ? Fuyez ! Le mien a coûté l’équivalent de 40€ chez Orika (car il n’affiche de motif travaillé que sur la anse, le reste du sac est uni) : ça peut paraître cher, mais il faut considérer que ce n’est pas le travail d’une heure ni même d’une seule journée (et que la boutique prend évidemment une marge pour son fonctionnement). Les sacs vendus dans la rue sont achetés à très bas prix à la tribu (confection de moindre qualité et forcément, rémunération très faible) et sont consolidés sur place avec des fils pour faire croire que les vendeurs sont les personnes qui les confectionnent… L’unique manière de rémunérer correctement les Wayuu est de passer par une boutique qui travaille en étroite collaboration avec eux et leur permet ainsi de vivre dignement. Astuce : pour en vérifier la qualité, il faut tirer légèrement sous le dessous du sac pour voir si des fils ont été ajoutés ou non au tissage de base…
J’espère que ce dernier article (pour le moment, qui sait ce que nous réserve l’avenir ?) sur la Colombie vous aura plu. Pour ma part, j’ai adoré les rédiger et me replonger dans toutes ces couleurs ! Si vous avez des questions/conseils, n’hésitez pas, les commentaires sont là pour ça (je mets un point d’honneur à vous répondre au plus vite !).
4 Commentaires
My Travel Blog
26 novembre 2020 at 15 h 45 minDes photos colorées qui donnent assurément envie de découvrir ce pays d’Amérique du Sud !
parenthesecitron
27 novembre 2020 at 19 h 46 minOui c’est une véritable explosion de couleurs là-bas, juste incroyable !
L&T
27 novembre 2020 at 0 h 18 minTellement jolies les petites rues avec toutes ces couleurs, mosaïques, fleurs… De véritables tableaux.
parenthesecitron
27 novembre 2020 at 19 h 46 minTotalement d’accord, et ça donne envie de faire partie du tableau 🙂