Pour vous raconter notre voyage dans le Sud de l’Italie réalisé dans le courant de l’automne 2023, j’ai choisi de diviser le périple en 3 articles + 1 bonus :
- le nord des Pouilles
- le sud des Pouilles (cet article-ci)
- Matera, à part car elle appartient à la région Basilicate
- un condensé 100% argentique de l’ensemble des 3 premiers articles (je sais que vous êtes de plus en plus nombreux à consulter mes articles traitant de l’argentique, et comme j’avais pas mal de photos de ce voyage et des anecdotes sympas à évoquer, c’était plus simple de le faire dans un article dédié !)
Idées de visite
Après notre deuxième nuit à Ostuni (voir article précédent), nous avons pris la direction de Lecce, non sans faire quelques haltes sur le chemin.
Le parc naturel régional Bosco e Paludi di Rauccio
Les chemins pour le traverser en voiture sont un peu chaotiques (cailloux et nids de poules), mais je les conseille pour qui souhaite se ressourcer un peu.
Ici, la végétation est intéressante, même si assez sèche après une fin de saison que l’on devine très chaude : oliviers, cactus opuntiae et roseaux ne sont plus tous vaillants, mais restent reposants pour les yeux. Laissez-vous porter par le côté sauvage des lieux (pourtant évidemment domptés par l’homme, comme en témoignent ruines et murets de pierres…), avant de mettre le cap sur Lecce et sa horde probable de touristes !
Lecce
S’il fallait lui donner un surnom, je désignerais d’office celui-ci : « la ville aux 10 000 palais« . Il y en a littéralement un tous les 10 mètres (et ce n’est donc pas un hasard si notre logement était à nouveau situé au cœur d’un vieux palais sans que nous disposions pour autant du coffre-fort d’un roi, mais je vous en reparlerai plus bas, dans la section Bonnes adresses).
À notre arrivée, le soleil n’est pas de la partie mais cette ville aux accents baroques recèle de jolis trésors qui font rapidement oublier ce détail : mascarons, angelots, cariatides et atlantes sur les façades, peinture et chaux écaillées dans des couleurs chaudes (ocres) ou pastels… Je me rends compte que j’ai pris assez peu de photos, mais j’ai tout de même admiré çà et là l’architecture, et naturellement pris le pouls de la ville en y déambulant tranquillement.
Pour être honnête avec vous, j’ai bien aimé Lecce, mais Romain pas tant que ça (au regard du reste du séjour, qui, il est vrai, envoyait davantage de rêve). Si lui pourrait assez vite vous conseiller de la zapper dans votre parcours, j’aurais tendance quand même à vous suggérer de l’ajouter pour justement y voir une autre facette des Pouilles, cette casquette baroque donc mais aussi plus urbaine, plus foisonnante, plus universitaire, plus industrielle aussi aux abords.
C’est la seule « grande ville » que nous ayons visitée, ayant volontairement fait l’impasse sur les centres de Bari et Brindisi, et c’est peut-être la raison pour laquelle nous lui avons préféré les ambiances plus authentiques et souvent plus calmes de villes de taille inférieure, et des mignons villages que j’évoquais notamment dans la partie 1. Pour autant, je trouve qu’elle a vraiment son charme. Évidemment, si vous devez choisir entre une étape comme Lecce et Matera, n’hésitez pas une seconde, choisissez Matera, c’est une ville beaucoup plus incontournable !
Baia di Portulignu, Grotta dello Zingaro et Torre di Maradico
Nous nous sommes levés assez tôt pour partir sur la côte, avec quelques arrêts préliminaires à celui-ci : San Cataldo (j’y ai fait les deux photos ci-dessous) et Kale Kora ((Romain y a juste nagé dans une paix royale).
La Baie de Portulignu a en revanche beaucoup plus d’intérêt : ruines magnifiques, falaise escarpée, vagues géantes venant s’y écraser… Un joli tableau, habité par de nombreux lézards qui passaient d’un bosquet de végétation à un autre ou se frayaient un passage dans les sillons du sol crevassé, à l’allure quelque peu lunaire. Un pêcheur, sur le bord, a achevé de donner une ambiance très sympathique à l’endroit, mais inutile de vous faire croire que nous étions les seuls à admirer ces belles vagues : derrière le muret, au niveau de la route, les gens s’arrêtaient régulièrement. En revanche, lorsqu’on s’enfonce sur le chemin qui rejoint les ruines, sachez que l’on devient déjà plus solitaire (et on a peut tomber par chance sur l’entrée d’un souterrain creusé vers la mer !).
Otranto
Nous sommes arrivés à Otranto avec une faim compliquée à assouvir pour moi (recherche d’aliments sans gluten), ce qui m’a valu une expérience un peu difficile avec cette ville, au demeurant assez touristique. Il y a de jolis rues mais beaucoup trop sont remplies de boutiques attrape-touristes (les mêmes produits « artisanaux » dans 4 shops différents…). Pour autant, en s’éloignant un peu du centre dit « touristique », que ce soit du côté du château ou à l’opposé pour bénéficier d’une jolie vue, je trouve qu’elle s’apprécie tout de même pas mal, mais Romain l’a clairement mieux appréciée que moi. Il y avait ceci dit pas mal de jolis détails pour me convaincre de lui laisser à nouveau sa chance un jour si je venais à revisiter cette région.
Gallipoli
Ambiance opposée à Gallipoli, pour laquelle j’ai eu un coup de cœur immédiat, et presque regretté de ne pas rester au moins une nuit.
C’est une jolie ville maritime certes très fréquentée elle aussi, mais où il est beaucoup plus facile de s’égarer dans les rues pour s’éloigner de la masse de visiteurs. Par ses couleurs pastel et son architecture un peu différente, presque bohème, elle m’a par moments évoqué Cartagena ou Lisbonne. Peut-être que l’ambiance dolce vita qui y régnait a beaucoup joué, mais c’est un endroit que j’ai beaucoup apprécié et où j’adorerais séjourner plus longuement.
Ici, on a aussi découvert le fameux caffè leccese, un café froid avec de la liqueur d’amande (latte di mandorla) typique de la région (et donc, comme son nom l’indique, originaire de la ville de Lecce). Une petite merveille !
Bonnes adresses
Voici les quelques adresses que j’avais envie de vous recommander si vous planifiez un séjour pour le sud des Pouilles.
Chambre rustique dans un palais historique (Lecce)
Cette chambre comporte une salle de bain privative, et à part l’absence de cuisine, on y accède par une lourde porte en bois verrouillée, comme on accèderait à un appartement. La cour intérieure, très végétalisée et organisée comme un patio sur étages, est plus belle que la chambre elle-même (décorée assez simplement et de manière très rustique, pour ne pas dire « dans son jus », ce qui a son charme mais n’était pas le déclencheur de notre résa). La cour en elle-même est ce qui m’a donné envie de dormir ici !
Lien airbnb – Via Marco Basseo (possibilité de parking Via Petraglione, à environ 10 minutes à pied – 5€/jour)
Déjeuner : Taula à Lecce
Si vous cherchez où manger une puccia (avec ou sans gluten), c’est une très bonne adresse !
Lien Google Maps – Via Giuseppe Palmieri, 1/a
Dîner : Alle Due Corti à Lecce
Pour manger des plats traditionnels italiens et surtout des Pouilles, ne manquez pas cette adresse ! Romain a opté pour une lasagna, moi pour des fave & cicori (il s’agit d’une purée de fava, fève, avec de la chicorée, car dans les Pouilles on ne mange pas la fève fraîche mais plutôt séchée, et on la cuisine comme une légumineuse). Ensemble, on a partagé une assiette de poulpe.
Pour l’anecdote, c’était tellement bon que dès que je suis tombée sur un paquet de fèves séchées dans une épicerie, deux jours plus tard, je me suis jetée dessus (oui les souvenirs que je me rapporte de voyage sont de plus en plus bizarres, mais quel plaisir de m’en cuisiner de temps en temps et de faire durer le paquet pour me replonger via mon palais et mon odorat dans ce superbe voyage !). Je sais déjà que je ferai le tour des épiceries italiennes de Montpellier une fois le paquet fini (l’absence de chicorée ne m’a pas déstabilisée le moins du monde, la fève se suffit à elle même je trouve).
Lien Google Maps – Corte dei Giugni, 1, Via Leonardo Prato, 42
Cette deuxième partie vous a plu ? Laissez-moi un petit commentaire pour m’en dire deux mots !
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