Pour vous raconter notre voyage dans le Sud de l’Italie réalisé dans le courant de l’automne 2023, j’ai choisi de diviser le périple en 3 articles + 1 bonus :
- le nord des Pouilles (cet article-ci)
- le sud des Pouilles
- Matera, à part car elle appartient à la région Basilicate
- un condensé 100% argentique de l’ensemble des 3 premiers articles (je sais que vous êtes de plus en plus nombreux à consulter mes articles traitant de l’argentique, et comme j’avais pas mal de photos de ce voyage et des anecdotes sympas à évoquer, c’était plus simple de le faire dans un article dédié !
À travers villes, villages et spots cachés
Nous avons pris un train de Montpellier à Marseille, puis un avion (mon premier depuis 3 ans et demi qu’on était revenus des Etats-Unis, ça m’a fait drôle !) afin de rejoindre l’aéroport de Bari, point de départ et d’arrivée d’un bien chouette parcours que nous avons mis un peu de temps à élaborer tant les points d’intérêts étaient nombreux (et pour 6 jours complets sur place, il faut forcément faire des choix !).
Selon d’où vous partez, il est possible aussi d’arriver à l’aéroport de Brindisi et de suivre un parcours relativement similaire (en commençant par le sud et en finissant par le nord, ou bien en faisant la boucle dans l’autre sens).
Nous sommes arrivés à Bari avec 30 minutes de retard (Ryanair quoi), et après 20 minutes de marche de nuit sur une route cyclable peu (voire pas du tout) éclairée, nous avons rejoint notre hôtel. Après une nuit moyenne pour moi, nous avons refait cette marche dans l’autre sens afin de récupérer la location de voiture que nous avions anticipée.
Je vous conseille de vous orienter sur un loueur de voiture connu car certains n’acceptent pas le type de carte bancaire que nous utilisons en France et facturent des frais supplémentaires, ou ne couvrent finalement que peu de choses (et concernant la conduite des italiens, clairement l’image qu’on en a est même en deçà de la réalité dans cette région-là).
Polignano a Mare
Après avoir récupéré notre voiture pour la semaine (comme on n’en possède plus au quotidien depuis pas mal d’années, ça me fait toujours bizarre d’en avoir une plusieurs jours consécutifs et d’avoir à réfléchir à des éléments de type « essence » ou « parking »), nous nous sommes dirigés vers Polignano a Mare. Première étape du séjour, et non des moindres !
Polignano a Mare est un magnifique village perché, aux maisons blanches côtoyant des façades délavées, dans une ambiance mi-tunisienne ou cairote (d’après Romain qui a vu les deux), mi-grecque (d’après moi qui n’ai que cette référence en tête). Mais le passé de cette partie de l’Italie me donne raison… 🙂
Après avoir erré au gré des jolies rues et ruelles du centre remplies de bougainvilliers et de cactées, et en avoir pris plein les yeux dans un soleil encore fort pour la saison, nous nous sommes rendus à Pescaria, dont je vous reparle plus bas dans les bonnes adresses.
Cava Sala
En repartant de Polignano a Mare, nous avons fait une halte au niveau d’une petite crique un peu cachée, la Cava Sala, où semblent se rendre presque uniquement les locaux. L’endroit était très calme et vraiment agréable, Romain en a profité (comme à son habitude) pour piquer une tête.
Monopoli
Nous avons repris la route en direction de Monopoli, une ville qui abrite en particulier un adorable petit port de pêcheurs encadré de façades disparates. L’une d’entre elles, aux accents très baroques, nous a rappelé Venise. Les ruelles y sont peut-être un peu moins typiques et végétalisées qu’à Polignano a Mare mais tout de même très agréables à parcourir, et l’ambiance avec les remparts et le château apporte quelque chose d’autre à la visite.
Ostuni
En fin de journée, nous avons gagné Ostuni, notre fief pour deux nuitées. Nous avons logé dans un lieu incroyable que je vous mentionne aussi dans la section Bonnes Adresses en fin d’article.
Après avoir réalisé quelques courses bien locales à déguster dans notre logement, nous avons fait en sorte de nous reposer tôt pour être en forme le lendemain matin de bonne heure et visiter la ville au calme. Je conseille vraiment de le faire le matin car même en prenant cette précaution, nous n’étions pas seuls dans les rues… Nous avons réussi néanmoins à semer la plupart en nous perdant dans le dédale d’une blancheur quasi immaculée qu’est Ostuni. Là encore, bougainvilliers et cactus viennent habiter le paysage, et les jolies vues et détails architecturaux ne manquent pas. Nous n’y avons rien fait d’autre qu’y flâner, mais quel bonheur !
La vallée d’Itria
L’après-midi, nous nous sommes rendus en plein cœur de la vallée d’Itria afin de visiter Alberobello. La vallée en elle-même est une excellente surprise ! Entre ses routes aux allures de montagnes russes, ses oliveraies partout (et oliviers millénaires ça et là) et même parfois organisés en escaliers comme des rizières, ses petits murets en pierre de taille pour séparer les champs, sa terre oxydée qui n’est pas sans rappeler celle du Luberon, sans oublier ses trulli typiques, l’ambiance y est vraiment très reposante et tout à fait incroyable.
(Je vous mets aussi ici les photos que nous avons pris sur le chemin entre Gallipoli et Matera, car nous n’avons pas pu résister à l’envie de faire un petit crochet pour retraverser à nouveau cette jolie vallée).
Alberobello
De trulli, croisés par-ci par-là en traversant la vallée d’Itria (très authentiques et parfois non blanchis à la chaux), il en est entièrement question à Alberobello. C’est même parce qu’il en regorge que ce village est très fréquenté. Ce n’était pas la destination la moins touristique du séjour, loin de là, mais en prenant les ruelles et rues qui s’éloignent un peu des axes principaux, on réussit pourtant à en profiter calmement (du moins au mois d’octobre). Et étant donné la beauté de cette architecture, qui plus est lorsqu’elle est couplée à une végétation soignée, ça aurait été quand même dommage de s’en priver !
Ce type d’habitat très particulier qui ressemble à une sorte de borie provençale avec un toit voûté, et qui date des XVIIIe, XIXe et XXe siècles) se retrouve, comme je le disais plus haut, de manière plus rurale et isolée en campagne (ou regroupés par petits lots afin d’abriter des membres d’une même famille avec un semblant de séparation). Au sein d’Alberobello, on les retrouve par quartiers entiers : Monti, Aia Piccola… Construits à partir de lauses (chiancarelle), les trulli sont vraiment superbes et se distinguent souvent par leur pinacle (un disque, une boule ou un cône). Leurs murs sont peints à la chaux, comme souvent en Grèce (cette partie de l’Italie a un fort héritage grec dû à une période de colonisation remontant à l’Antiquité).
Bonnes adresses
Si une petite virée dans le nord des Pouilles vous intéresse, voici quelques adresses particulièrement appréciées durant cette première partie de notre séjour.
Logement : Il Quinto Elemento à Ostuni
Situé dans un ancien palais, ce logement est incroyable. La façade du bâtiment est très belle, on trouve un vieux timbre en pierre à l’entrée, et tout au long des parties communes et du logement, des fresques, rosaces, plafonds voûtés… Les sols sont également superbes (très fan de déco, je suis forcément sensible à tous ces détails). Tout l’édifice a été rénové récemment avec beaucoup de goût, et est géré par la même équipe, très disponible et agréable. C’est un énorme coup de cœur !
Lien Airbnb – Via Francesco Trinchera (possibilité de se garer à quelques minutes de l’appartement)
Déjeuner : Pescaria à Polignano a Mare
Nous avons fait ici une pause déjeuner très appréciable (en plus d’y avoir échangé quelques mots avec un américain très sympathique, à la faveur des grandes tablées conviviales qui offrent ce genre de possibilités.
Nous y avons dégusté chacun une puccia excellente ; à Pescaria ils appellent ça des panini, mais dans les Pouilles on a retrouvé la même chose sous le nom de puccia et il semblerait que ce soit juste la version traditionnelle locale du panino (rien à voir avec les panini que l’on retrouve en France en tout cas, là le pain est autrement meilleur !). Romain avait opté pour une version normale au poulpe grillé et moi pour une version sans gluten à la crevette-stracciatella-pistache que je ne suis pas prête d’oublier !
Lien Google Maps – Piazza Aldo Moro, 6/8
J’espère que ce premier aperçu de notre voyage vous aura plu, n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire si vous vous y êtes déjà rendus, ou à me poser vos questions si vous planifier de le faire !
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