Dans le but de nous installer à Montpellier (Romain étant pour le moment en télétravail avec un labo de là-bas -depuis un peu avant notre retour de Boston), nous nous y sommes rendus afin de visiter des appartements et trouver notre perle rare (je vous en reparle très très vite !). Romain connaissait déjà un peu la ville, moi pas du tout.
Pour la petite histoire, nous sommes repartis heureux et soulagés de ce séjour (ayant trouvé l’appartement parfait), en ayant même hâte de revenir s’installer. Pourtant, Montpellier et moi ça avait vraiment mal commencé….
Notre première nuit a été pas mal agitée (je l’avais racontée en stories sur Instagram) car nous avons été réveillés à 3h du matin par deux hommes qui venaient d’enfoncer la porte et se trouvaient donc à 3 mètres à peine de notre lit, leurs corps en contre-jour dans le mince rai de lumière qui filtrait depuis la cour. Vision d’horreur ou le pire réveil de notre vie (déconseillé aux cardiaques), appelez-ça comme vous voulez. J’avais mes bouchons d’oreilles car vers minuit les voisins étaient bruyants, ce qui m’a demandé un temps fou pour comprendre la situation, croyant (à tort) avant de penser à les ôter (mais bien après avoir hurlé) qu’il s’agissait de la personne qui nous avait donné les clés du airbnb (ce qui serait resté super glauque, ceci dit), et me rendant compte dans un retour d’ascenseur émotionnel qu’en fait pas du tout… Mes allers-retours pour prendre conscience de la situation ont dû durer à peine 20 secondes, mais émotionnellement ça a vraiment été très violent. Quand j’ai pu les distinguer un peu, l’un des hommes était emmitouflé dans une capuche et était assez menaçant, l’autre semblait plutôt déboussolé, sûrement drogué (limite désolé de m’avoir fait hurler autant à mon réveil mais pas cohérent pour autant puisqu’il continuait d’insister pour entrer). Nous avons réussi à les chasser tant bien que mal, Romain par la force, moi en menaçant d’appeler la police (ce que j’ai fait ensuite mais pour un résultat bien inutile puisque personne n’est passé constater quoique ce soit… #pasmerci). Nous étions dans un petit studio airbnb situé en rez-de-chaussée au fond de la cour d’une copropriété donnant sur la rue de l’Université et pourtant protégée par un digicode. Absolument personne de la copropriété (que mon hurlement et nos cris avaient pourtant dû bien réveiller…) n’a bougé un orteil, personne n’est venu voir si ça allait. Le silence est retombé d’un coup, mais nous ne savions pas s’ils étaient encore dans la cour ou non. Nous avons passé la première heure un peu sous le choc (car même si nous n’avions été ni agressés physiquement ni cambriolés, un tel réveil nous avait sonnés), Romain sur une chaise derrière la porte dans la crainte que les hommes reviennent plus nombreux, et moi, à plier nos bagages. Nous avons choisi finalement de rester dans le studio jusqu’au lever du jour, et grâce à Instagram, j’ai pu dédramatiser rapidement et trouver du réconfort (merci !).
Au petit matin, nous avons pris nos clics et nos clacs direction l’Ibis de la place Comédie, idéalement situé pour nos visites et que Romain connaissait déjà pour y avoir logé dans le cadre d’un séminaire (ce qui a évité de longues minutes de recherche avec la tête dans le baba et le cœur moyennement raccroché…). Au final, on s’est retrouvé avec une chambre standard plus spacieuse que le studio qu’on avait loué, également plus lumineuse et agréable (on n’aura perdu que quelques dizaines d’euros au change, mais gagné grandement en sécurité et confort).
Cette mésaventure n’est (apparemment) ni représentative de Montpellier ni d’Airbnb (ce que je confirme pour avoir loué beaucoup de logements). C’est avec seulement 3h de sommeil que nous avons attaqué nos visites d’appartements pour la journée…
Nous aurions pu être en colère, avoir de la rancœur pour les uns et les autres, renoncer à nos projets, mais rien de tout cela. Je pense aussi que dans une forme de protection pour nous permettre de nous concentrer mieux sur ce que nous avions à faire, le cerveau a mis sur pause toute émotion liée à cet événement, d’où l’étonnant détachement que nous avons eu assez vite (et dont je suis encore surprise).
Et puis, avouons-le, Montpellier a su nous redonner le sourire rapidement (il y faisait de surcroît un temps radieux). C’est pourquoi j’ai eu l’idée de vous parler des 5 points qui m’ont énormément plu dans cette ville (que je découvrais tout juste) et pourquoi, malgré cet événement qui sort un peu de l’ordinaire, j’ai tellement hâte d’y vivre…
1. De quoi s’occuper et en prendre plein les mirettes
Montpellier est vieille de 10 siècles et possède évidemment une histoire riche : nombreux sont, par exemple, les vestiges médiévaux. La circulade du centre-ville (une « circulade » signifie que le village a été originellement bâti autour d’un château ou d’une église) atteste de l’ancienneté du tracé des rues (pour le coup, on est loin du quadrillage à l’américaine !). Moi qui ai un faible pour les rues tortueuses et les vieilles pierres, je suis sous le charme. Les églises et cathédrales sont superbes, on peut aussi croiser au détour d’une rue de vieilles tours, de même que des hôtels particuliers (il y en a paraît-il pas loin de 80 !), un aqueduc (les Arceaux)… On en prend plein les yeux, en somme !
Suivre l’actualité culturelle est une autre manière d’en prendre plein les yeux (et les oreilles), tant elle semble dense : nombreux festivals, théâtres et cinés indépendants, opéra (place de la Comédie et Opéra Berlioz au Corum), expositions dans les musées et galeries d’art (Carré Sainte-Anne, Musée Fabre, Panacée, Pavillon Populaire…), salles de concert (Rockstore, Zénith, Arena…), libraires indépendants…
2. Une localisation idyllique
Au bord de la mer pour les promenades et baignades (voire pour les sports nautiques), au pied des Cévennes (et du fameux Pic Saint-Loup) pour les randonnées et les jolis points de vue, aux portes des jolis petits villages méditerranéens (et villes renommées telles que Nîmes, Arles, Avignon etc.), Montpellier bénéficie d’une localisation idyllique.
De par les collines sur lesquelles elle s’est construite, c’est une ville dont les rues sont parfois très pentues, ce qui ajoute aux vieilles pierres un charme désuet fou. Autre caractéristique, elle est traversée par plusieurs cours d’eau (dont le Lez et la Lironde, de biens jolis noms !).
Autre point, comme les villes méditerranéennes, Montpellier profite d’un ensoleillement parmi les plus importants en France, un bon point pour qui a vécu 3 ans et demi au pays basque !
3. La dolce vita à chaque coin de rue
Un des atouts de Montpellier pour moi (qui rentre des États-Unis où il y avait une vraie carence et qui ai vécu en Espagne qui en foisonnait) : la ville regorge de petites places et offre de nombreuses terrasses au soleil. Vous quittez une petite place, longez une courte rue du centre, et voilà qu’une autre place se dessine ! Même les flancs d’église sont mis à contribution.
Je l’appelle maintenant « la ville aux 1000 places », car même si j’ignore totalement leur nombre réel, elle a ce petit côté très latin qui me manquait tant et que beaucoup d’autres villes françaises pourraient lui envier. J’ai vécu 3 ans à Toulouse et je peux citer les Carmes, Capitole, Arnaud Bernard, Jean Jaurès, Saint-Sernin, Saint-Pierre, Roger Salengro (de mémoire) mais toutes ne sont pas si mignonnes ni ne se prêtent à accueillir autant de terrasses. Soit c’est bien la réalité et les villes du Sud ont ça de particulier, soit je suis inconsciemment de mauvaise foi parce que j’ai passé trop de temps à Boston (à vous de me dire, ah ah).
Un autre critère très dolce vita : le centre-ville est à taille humaine, c’est-à-dire (selon mes standards, il est vrai, très subjectifs) qu’il n’est ni trop petit (on n’en fait pas le tour en simplement 5 minutes) ni trop grand (on peut le parcourir dans tous les sens facilement à pied).
4. Une certaine qualité de vie
Alors certes, les nuits montpelliéraines peuvent être agitées. On nous avait clairement déconseillé de déambuler sans la pleine possession de nos moyens passé 1h du matin, et vu notre vécu sans même sortir de notre studio de location, on recommande en effet d’être bien vigilant. Les barreaux aux commerces et aux fenêtres de tous les rez-de-chaussées donnant sur rue, certains même légèrement déformés, viennent confirmer qu’ils ne sont pas là par hasard. On aurait pu s’arrêter à la criminalité qui semble assez forte, mais ce serait nier que malheureusement cela devient un peu le cas de toutes les grandes villes de France (pour rappel, Montpellier ce sont plus de 285 000 habitants intra-muros -et 465 000 à l’échelle de la Métropole- qui la placent au 7ème rang des villes françaises).
Surtout, ce serait fermer les yeux sur ses autres innombrables atouts, tels que la végétalisation croissante de la ville, la présence du magnifique Jardin des Plantes (tout de même le plus ancien jardin botanique de France, datant de la fin du XVIe !) ou encore la présence de (bientôt) 5 lignes de tramway, un transport bien plus agréable que le métro ou le bus et qui se fond assez bien dans le décor (même si leur design me laisse un peu perplexe). Comme Poitiers, Montpellier est une ville très étudiante, c’est donc une ville jeune et dynamique (elle foisonne de nouveaux concepts en tous genres).
Autre atout majeur qui confère une qualité de vie certaine à Montpellier : le centre-ville est piéton ! Pas une rue, ni deux rues, mais quasiment l’intégralité de l’Écusson !
5. Une pelletée de bonnes adresses
« Mes bonnes adresses à Montpellier » : nul doute qu’un jour vous verrez fleurir ce genre d’article sur mon blog (et je reviendrai mettre un petit lien dans celui-ci).
Se nourrir et s’équiper de manière éthique et saine (via des magasins bio/vrac/zéro déchet ainsi que le marché bio des Arceaux) sera déjà chose facile, et c’est un attrait indéniable à mes yeux.
De même, pouvoir m’orienter sans trop de peine vers la seconde main va être un véritable bonheur (en cela, équivalent à ce que j’ai vécu à Boston) grâce aux antiquaires, disquaires, libraires et friperies déjà repérés lors de ce séjour ainsi qu’aux Dimanches du Peyrou et aux brocanteurs du Marché du Lez (merci Julie pour l’info) qu’il me tarde de visiter !
Je suis attirée évidemment par les nombreux marchés, cafés & restaurants (beaucoup de bio/végé/gluten-free, dont je suis la parfaite cible), par les fleuristes très bohèmes que j’ai déjà hâte de fréquenter de temps à autres.
Je rêvais d’une ville à tramway, d’une ville historique à taille humaine qui fasse la part belle aux piétons, une ville vallonnée située non loin de la mer et des montagnes, une ville pleine de petits marchés et de jolies places, de brocanteurs et d’artisans, de boutiques bio et de jolis jardins…
Donostia était un peu notre rêve espagnol, mais il faut croire qu’en France, Montpellier répond à tout ça (même mieux). Et dire que jusque-là, je l’ignorais.
Edit 2024 : Montpellier photographiée à l’argentique
8 Commentaires
Soazic Enaraday
26 juin 2020 at 18 h 17 minJe devrais m’installer aussi à Montpellier dans les prochaines semaines J’ai découvert le coin pour la première fois cette semaine et j’ai beaucoup aimé ! Merci pour ton article, ça me confirme mon envie de choisir Montpellier suite à mon retour de Montréal.
parenthesecitron
26 juin 2020 at 18 h 42 minAh chouette, donc tu seras toi aussi nouvelle arrivante à Montpellier après avoir été expat en Amérique du Nord. C’est amusant, ce n’est pas si courant de découvrir une nouvelle destination au même moment en ayant le même genre de passé 😀 N’hésite pas à me faire signe quand tu y auras emménagé 🙂
Alice
5 juillet 2020 at 12 h 31 minQuel bel article !
Je connais un peu Montpellier pour y avoir été plusieurs fois, mais j’ai l’impression de redécouvrir la ville avec tes yeux. Ca me donnerait presque envie d’y retourner ! Et tes photos sont vraiment belles !
parenthesecitron
5 juillet 2020 at 12 h 34 minMerci, ça me touche beaucoup de lire ce genre de commentaires ! ❤ J’en publierai d’autres petit à petit en prenant le temps de découvrir mieux Montpellier (en étant sur place et sans visites d’appartements ce sera plus facile) 🙂
Thomas Le Carrou
23 juillet 2020 at 14 h 56 minC’est vraiment une ville très sympa Fanny. Comment ne pas s’y sentir bien? Elle a une tailler humaine, elle n’est pas très grande et en même tant il y a tant de chose à voir et à faire sur place sans oublier qu’en une heure de route, vous pouvez vous retrouver en pleine nature ou au bord de mer !
parenthesecitron
26 juillet 2020 at 20 h 11 minOui ça résume bien mon article, je pense que je devrais m’y sentir très bien ! 🙂
Juliana
18 août 2020 at 12 h 47 minUn très bel hommage à cette magnifique ville. Je vis à Montpellier avec mon compagnon depuis novembre dernier après y avoir passé des séjours en tant qu’étudiante et je suis littéralement tombée sous le charme de cette ville. Je me retrouve dans tes mots et tes envies, je suis certaine que tu vas te plaire par-ici 🙂
parenthesecitron
18 août 2020 at 12 h 57 minMerci beaucoup ! Je m’y plais déjà à vrai dire, malgré la chaleur estivale à laquelle je ne suis plus habituée (il faisait chaud à Boston, mais le mois de juillet en Charente-Maritime me l’a un peu fait oublier ^^). Si tu vis à Montpellier, je te conseille de suivre attentivement mon compte pro sur Insta (@fannydupuis) car je vais y lancer un concours pour faire gagner des mini-séances photo 🙂