Sans aller jusqu’aux capsules qui sont une méthode un peu trop extrême pour moi (même si je ne suis pas à proprement parler une accro au shopping), j’avais envie et besoin de simplifier ma garde-robe depuis quelques mois.
1. La prise de conscience
Lasse d’y voir des vêtements que je ne porte jamais car plus mon style et/ou pas confortables et/ou de qualité douteuse et/ou impossibles à assortir, j’ai effectué un énorme tri il y a plus d’un an ainsi que plus récemment. Ce dernier tri est également motivé par la perspective d’un gros déménagement d’ici quelques mois. Cependant, du tri, il en faudra encore sûrement pour arriver à mon dressing idéal, minimaliste et harmonieux.
A l’orée de ce nouveau déménagement, je souhaiterais pouvoir emporter avec moi peu de vêtements, mais parfaits à tous points de vue : reflets du style qui me correspond, pratiques et confortables autant que durables, et faciles à assortir entre eux.
Un dressing est idéal pour moi lorsqu’il me permet de composer facilement des tenues, sans prise de tête, et d’en finir avec la sensation du « plus rien à me mettre » : ce qui est dans la penderie est aimé ET porté. Un espace dressing optimisé est également plus reposant dès le matin (astuce : suspendre le maximum de pièces pour avoir un oeil rapidement dessus, à part les pulls, qu’il vaut mieux plier en petites piles).
Au-delà de cet aspect pratique et agréable, derrière ma démarche de dressing minimaliste se cache aussi la volonté d’acheter moins mais mieux.
2. Vers un dressing minimaliste
Se concentrer sur quelques couleurs
Ma démarche est assez facile à suivre et éventuellement répéter, car au-delà des critères d’éthique, elle se base sur un ensemble de couleurs à respecter pour obtenir un dressing harmonieux et sans prise de tête.
La clé est d’associer les tons neutres (noir, blanc, gris, nude, beige…) à des tons semi-neutres (j’ai opté pour le bleu marine et le jean), tout en incorporant quelques couleurs d’accent, par exemple rouge vif, bordeaux, vert sympa, jaune citron ou moutarde, vert kaki, camel…). J’ai choisi des couleurs qui peuvent être assez intemporelles (rouge vif / ocre / terracotta / mint pâle), c’est-à-dire en-dehors des couleurs que l’on retrouve mises en avant une année et qui se démodent celle d’après. Surtout, surtout, j’ai choisi des couleurs qui me vont bien et avec lesquelles je me sens à l’aise, peu importe les tendances du moment.
L’idée si vous n’êtes pas sûrs de vous, c’est de décliner ces couleurs d’accentuation sur moins de vêtements (qui seront alors des pièces fortes) et de les privilégier plutôt pour les accessoires. Ainsi, si vous vous lassez d’une couleur vive, tout votre dressing ne sera pas à remettre en question.
Bien définir son style
Que l’on soit bohème chic, preppy, classique, masculin / féminin, rock etc., l’important pour suivre cette démarche est d’opter pour des pièces durables, c’est-à-dire assez intemporelles et de coupe simple mais qualitative. Je souhaite que ces vêtements reflètent mon style sans pour autant posséder tous les attributs « tendance » du moment : ainsi, il est possible de les garder plus longtemps sans avoir l’impression qu’ils sont « passés de mode ». Les bijoux / accessoires sont là pour apporter plus de modernité si besoin (même si pour ma part, je ne prévois pas non plus de les faire beaucoup évoluer, juste de n’en garder que peu mais de très bonne qualité ou handmade par moi-même).
Quelques inspirations
Il est possible de partir d’une palette et de la décliner légèrement de printemps-été à automne-hiver, en fonçant légèrement les tons par exemple. En réalité, la gamme de couleurs reste sensiblement la même, ce sont les tons utilisés pour les camaïeux qui varient quelque peu !
Version été
Version hiver : le noir et le gris foncé remplacent les tons de bleu, tandis qu’un rouge et un vert foncés apparaissent.
Privilégier la qualité à la quantité
Au-delà des critères d’éthique et d’écologie qui me tiennent à cœur et qui me détournent petit à petit des enseignes traditionnelles de prêt-à-porter dont l’impact environnemental et social est désastreux, j’ai décidé également d’acheter moins et moins souvent. Adieu Zara, H&M, Mango et toutes ces marques dont l’unique but en renouvelant les 2/3 de leurs collections deux fois par mois est d’inciter à consommer toujours plus.
Même si je fais déjà partie de celles dont le budget mensuel alloué au vestimentaire est plutôt faible (j’achète plutôt par phases que tous les mois), je n’en tirerai pas forcément un avantage économique dans un premier temps car l’idée est d’opter pour des marques dont la démarche est à la fois plus respectueuse de leur personnel, de la population en général et de l’environnement. Or, la fast-fashion nous a tellement habitué(e)s à de faibles coûts complètement déconnectés de la réalité du secteur de la mode (pour qui veut produire localement avec quelques principes, j’entends), que cette démarche se révèle forcément plus coûteuse, en comparaison (au moins dans un premier temps).
Mais aujourd’hui, payer peu cher un article de qualité moyenne voire franchement mauvaise ne m’intéresse plus, d’autant mois en considérant que je l’achète sale : oui sale, car tâché de souffrance : celle des enfants du Bangladesh ou d’ailleurs, celles de populations dont les rivières sont polluées de produits chimiques déversés sauvagement par les usines, celle des ouvriers gagnant moins par mois que le prix d’un jean issu de la fast-fashion et n’ayant de surcroît aucun droit ni aucune allocation… (Pour aller plus loin, voir cette petite vidéo humoristique de Nicolas Meyrieux sur le sujet, ainsi que ce reportage sur Netflix).
Commencer doucement, mais sûrement
A défaut de cocher tous les critères sur une même pièce, je cherche dans un premier temps à acheter soit local, soit bio (pour le coton par exemple), soit des matériaux de qualité (qui seront donc plus durables, ce qui évitera à ce nouveau vêtement d’être jeté en quelques mois ou faibles années) et je privilégie les pièces 100% (ou à forte majorité) coton, lyocell, laine, lin… plutôt que polyester, viscose, polyamide, acrylique etc. Avec des coupes simples, j’évite de m’en lasser et d’avoir à m’en séparer rapidement.
Cela n’empêche pas de m’être fait avoir récemment en lisant une étiquette, mais j’apprends petit à petit de mes erreurs et on ne m’y reprendra plus (made in PRC, ce n’est ni plus ni moins que du Made in China, j’ignorais cela). Quand cela arrive, rien de plus simple que de boycotter les marques qui jouent sur cette confusion…
Acheter en seconde main
De même, je préfère de loin acheter un vêtement de seconde main même s’il ne répond pas aux critères environnementaux / éthiques que je m’impose (car l’impact négatif d’un article empire s’il est jeté, pas s’il est réutilisé) plutôt que d’en acheter un neuf même s’il est produit de manière plus éthique (il s’agit toujours d’une nouvelle consommation de ressources).
Quelques pistes : Emmaüs/Vinted/Le Bon Coin
Edit 2020 : Pour celles & ceux qui me lisent depuis les USA, pensez à Goodwill (en un an de recherches régulières, j’ai refait presque tout ma garde-robe au fur et à mesure de mes besoins. Si vous vivez à Boston, voici ma liste de bonnes adresses où chiner !).
Acheter neuf mais éthique
En neuf (sachant que les diverses périodes de soldes peuvent vite faire baisser les prix) ou bien d’occasion, mon annuaire pour acheter éthique et écoresponsable recense quelques marques susceptibles de vous intéresser.
Attention au green washing !
Voici les marques qui font davantage du green washing que de l’écologique ou éthique, en ayant affiché leur soutien à l’ONG « Better Cotton Initiative » (celle-ci ne signifiant pas que la marque qui la rejoint utilise du coton bio mais juste qu’elle a donné de l’argent à l’ONG, voir le reportage de Cash Investigation à ce sujet et mon article) : Esprit, Bonobo, H&M (Conscious), Zara (Join Life), Arket…
Le BCI fait en réalité du tort aux filières de coton bio et/ou équitables, car de nombreux producteurs trouvent plus facile de travailler en « BCI », les contraintes étant moindres et les marques forcément plus intéressées… Certains producteurs faisant partie des filières bio se sont même reconvertis vers le BCI, au cahier des charges plus léger (voire quasi inexistant) mais plus porteur financièrement. Dommage pour l’environnement !
3. La phase de transition
Arriver au dressing idéal passe par une phase de transition au cours de laquelle on conserve forcément des vêtements qui ne correspondent pas aux critères définis précédemment, jusqu’à ce qu’ils s’usent ou qu’on s’en lasse (à donner / vendre après leur avoir trouvé un remplaçant parfait). Un dressing minimaliste idéal se réfléchit sur le long terme et de manière un peu stratégique, afin de ne pas reproduire les erreurs d’achat du passé et de faire en sorte de pouvoir utiliser chaque nouvelle pièce plusieurs années voire décennies.
Pour cela, j’ai mis en place une petite feuille de route très simple pour mes nouveaux achats :
- Chercher d’abord de seconde main tout vêtement et se diriger vers le neuf en seconde option seulement, si réelle nécessité (des gants parce qu’il fait trop froid, un maillot de bain car plus depuis plusieurs années etc.)
- Penser éthique et privilégier la qualité, la coupe et l’intemporalité d’un article lors d’un nouvel achat
- Respecter l’ensemble de couleurs choisi afin de créer un dressing harmonieux (au sein duquel les vêtements se mixeront facilement entre-eux, ce qui évite d’en laisser de côté parce qu’ils ne « vont avec rien » – c’est du vécu !)
- Faire correspondre un achat à un besoin réel et ne remplacer un vêtement qui n’a plus sa place dans ce dressing idéal qu’en cas de coup de cœur absolu (répondant à au moins 3 des critères suivants : éthique / coupe / matière / qualité de confection).
- Chercher une seconde vie pour le vêtement remplacé (don à un proche ou une asso / vente)
Respecter ces différents critères est la raison pour laquelle si le renouvellement de mon dressing est définitivement amorcé, il se fera prolongera forcément sur la durée.
Et vous, êtes-vous dans une démarche similaire de simplification vestimentaire ? Si oui, quels sont vos propres critères ?
8 Commentaires
Les Couleurs d’une Vie
11 novembre 2017 at 12 h 47 minArticle super intéressant ! Je vais regarder les documentaires dont tu parles…
parenthesecitron
14 novembre 2017 at 10 h 07 minMerci pour ton retour 🙂
Aurélie
11 novembre 2017 at 17 h 46 minVraiment top ton article Fanny !
C’est sympa et inspirant de découvrir ta démarche en détails. Moi aussi je commence tranquillement à simplifier mon dressing sans aller jusqu’à la collection capsule. Depuis quelques mois, je me débarrasse d’éléments qui ne me sont pas utiles et ça fait un bien fou ! Ça simplifie la vie et fait que je me sens toujours bien dans ce que je porte.
Merci aussi pour ta liste de marques éco-responsables ou engagées. Je ne connaissais pas la majorité de ces sites!
parenthesecitron
14 novembre 2017 at 10 h 11 minMerci beaucoup, je suis heureuse que tu y trouves un intérêt. Je ne pense pas réduire non plus jusqu’à la collection capsule (ou disons si, mais dans un premier temps… pour l’année qui m’attend pour laquelle je vais devoir voyager léger – après, je serai un peu moins drastique). Mon idée est surtout d’éviter d’avoir x fois le même type de vêtement de manière redondante et inutile, ce qui m’est arrivé pas mal par le passé (comprendre : je portais toujours le même au final). J’ai le même sentiment que toi petit à petit avec mes vêtements : j’aime vraiment ce que j’ai gardé et le fait de voir mon dressing simple et bien rangé est très motivant ! J’ai beau y avoir beaucoup moins de vêtements, au lieu de « ne plus rien avoir à me mettre », j’ai envie de tout porter ! 😀
Sara
5 janvier 2018 at 17 h 14 minBravo pour l’article ! Je suis dans cette démarche aussi, depuis 1 an. J’y ai tellement pensé que je sens que je peux faire une pause maintenant 😉 J’ai fait un tableau word que je mets à jour régulièrement (j’ai déjà/ à virer ou remplacer/manque). Mon but était de n’acheter (d’occasion) que ce que je trouvais dans la colonne « manque ». Mais je me suis égarée, un peu grisée par Vinted justement ^^ J’ai beaucoup donné ou revendu. On se retrouve vite débordée, à accumuler des piles à vendre, à garder des enveloppe, des cartons, au secours ^^ J’arrive au bout, plus rien ne traine, et je stoppe tout nouvel achat avant… le bilan printemps-été. Au total (sans compter le sport et le bricolage) : 154 pieces toutes saisons, chaussures accessoires et sous-vetements compris. Je suis fière de moi ! Et c’est vrai que l’on est plus zen avec moins.
Bref mon message pour dire que ça prend beaucoup la tête au début et qu’à un moment il faut aussi se reposer, et regarder avec amour ce qu’il reste dans la penderie.
Bonne continuation à vous !
parenthesecitron
8 janvier 2018 at 20 h 44 minMerci pour ton commentaire ! C’est vrai que je me surprends à y penser régulièrement, non que je sois fana de shopping, mais je ne peux plus m’empêcher de guetter de temps à autres LE vêtement qui correspondrait à mes critères, tant j’aimerais (ou aurais aimé, car cela me semble un peu improbable malgré tout) atteindre cet objectif de dressing simple et parfait avant de déménager pour Boston, pour ne pas m’alourdir inutilement. J’ai donné énormément de vêtements et continue de le faire (« un qui rentre, un qui sort »). Je n’ai pas eu pour l’instant beaucoup recours à Vinted car les deux seules fois les vêtements ne m’allaient pas, il m’a donc fallu les revendre et donner, ce qui est un peu décourageant lorsque comme moi, on cherche des marques dont on ne sait pas si elles taillent normalement ou non… Mais je continue dès que je le peux de jeter un oeil aux friperies, celle de ma ville de temps à autres et celles des villes où je vais. Et je pense malgré tout peut-être profiter des soldes pour investir dans des pièces basiques de qualité et éthiques, si l’occasion se présente 🙂
Cathy
25 avril 2022 at 16 h 33 minJe me suis pas mal inspirée sur Pinterest pour créer mes tenues basiques (après le grand désencombrement de mon dressing), ce qui m’apporte un gain de temps supplémentaire le matin
parenthesecitron
5 mai 2022 at 11 h 27 minOui, n’avoir que l’essentiel permet un gain de temps fou (pareil dans ma cuisine) 🙂